Un opus sur ce comment Marc Marquez a traversé les épreuves qui lui ont été imposées après sa chute lors du Grand Prix d’Espagne 2020 est ardemment attendu pour février 2023 mais avant ça, il y a cette intervention sur Dazn avec notamment un frère Alex Marquez qui a vécu avec lui cette traversée d’un tunnel dont on ne voit encore que la lumière de la sortie. Un témoignage poignant avec ce moment fort : oui, l’officiel Honda a bel et bien envisagé de tout arrêter…
La période qui s’est ouverte après l’accident de Jerez de 2020 a fondamentalement bouleversé la vie et la carrière de Marc Marquez, mais elle a aussi impacté son frère Alex qui a toujours été à ses côtés dans ce moment difficile qui n’est par ailleurs officiellement clos. Pour acter cela, il faudra une Honda compétitive qui permettra à l’octuple Champion du Monde de réenclencher la marche avant. Il faudra aussi définitivement se rassurer sur son bras droit tandis qu’il évoluera toujours avec l’épée de Damoclès de la diplopie au-dessus de sa tête…
Alors oui, dans ce reportage relayé notamment par Todocircuito, il est clair qu’après le Grand Prix d’Espagne d’il y a deux ans, plus rien n’a été pareil. « Marc croyait être à la limite, jusqu’à ce que cette chute arrive », raconte Alex Marquez qui révèle : « après celle-ci, il a sûrement dépassé de nombreux points qu’il avait comme limite, et il a dû le faire quatre fois. C’est la chute avec laquelle il a le plus grandi, dont il a le plus appris, celle qui le rendra encore plus fort à l’avenir ».
Le ton est donné, est d’autant plus que le double Champion du Monde, en Moto3 et en Moto2, rappelle que son ainé est un cas particulier : « c’est un vainqueur né, il ne comprend rien d’autre que d’aller aux courses pour gagner. Maintenant, il ne cherche plus un titre, il cherche à se redécouvrir et à recommencer à faire ce qu’il faisait avant avec la moto ». Le pur-sang revient donc à ses fondamentaux et c’est pour lui autant un supplice qu’une nécessité. Mais après tutoyé les sommets, redescendre au niveau du commun de ses semblables peut vite tourner à la descente aux enfers.
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Alex Marquez a remis Marc Marquez en selle : « ne sois pas bête, d’ici quatre jours tu seras de retour sur la moto«
Une plongée dans les abysses sans paliers de décompression qui a conduit à ce moment de dépression… Qui a commencé avec le dilemme de la quatrième opération au bras droit, celle littéralement, de la dernière chance. Le frère et aussi confident de toujours l’a aiguillé dans ce choix crucial : « il sait que quand je deviens sérieux, je lui dis des choses. Il avait mille doutes : ‘devrais-je le faire ? ‘Et si je ne le fais pas ?’ J’ai dit ‘si tu ne fais pas la chirurgie, peux-tu courir comme avant ?’, et il a répondu ‘non’, c’est tout, je lui ai donné la réponse ». Et il a aussi alors ajouté : « ensuite, tu verras si tu peux revenir. Mais comme ça tu ne peux pas ».
Le doute corrosif a même oxydé sa volonté de continuer sa carrière… « Il ne m’avait jamais parlé ouvertement d’un retrait, mais ce jour-là il en a parlé » se souvient Alex Marquez : « qu’est-ce que je vais faire ? après les motos, il était rongé par l’incertitude de ce qu’il allait faire s’il ne récupérait pas, s’il n’était pas à 100%, si ça valait le coup de continuer… Ça l’a mis sur le flanc un jour. Je pense qu’il veut continuer à être lié à ce monde, en aidant les jeunes comme il l’a déjà fait. Mais je lui ai dit ‘ne sois pas bête, d’ici quatre jours’ tu seras de retour sur la moto ».
Marc Marquez a raté 25 Grands Prix. Entre temps, de nombreuses incertitudes planaient sur la vie future de Marc et pas seulement sur sa carrière sportive, car la diplopie (vision double) et les problèmes de bras pouvaient affecter sa vie quotidienne en dehors de la piste. Aujourd’hui, les choses semblent rentrer dans l’ordre sans pour autant présager que tout redeviendra comme avant : « il arrive un moment où tu marches fort, puis il arrive tu n’as pas, et puis tu souffres. Mais c’est un pilote exceptionnel, capable de faire des choses merveilleuses », termine Alex Marquez, convaincu que Marc « n’a pas perdu son ADN d’avant » et que « s’il trouve cette paix d’esprit avec lui-même, il sera très fort ».
