Dans la famille Márquez, il y a le fils prodigue Marc mais il y a aussi Monsieur Frère Alex. Et comme au temps des rois, être le cadet de celui qui trône n’est pas un sort enviable. Dans ce cas, le plus dur est de soutenir la comparaison avec son propre sang. Et il faut dire que le sextuple titré a placé la barre très haut. Alors Alex fait ce qu’il peut et sauve l’honneur lors des repas de famille avec sa couronne acquise en Moto3. Mais pour accéder à la terre promise MotoGP, rien n’est gagné, et d’autant moins que des écueils sont venus s’ajouter à un ensemble de performances loin de persuader sur le niveau de l’intéressé…
Maintenant, entendons-nous bien : Alex Márquez est loin d’être une tanche. Mais il souffre de la comparaison avec le frère tandis que la concurrence ne l’attend pas. Ainsi, son jeune équipier Joan Mir est à peine installé en Moto2 qu’il a déjà son billet pour l’élite, et en première classe qui plus est, puisque le voilà officiel Suzuki.
Il fera équipe avec Alex Rins, celui-là même qu’Alex Márquez a battu en même temps que Jack Miller l’année de son sacre. Il en est à présent à sa quatrième campagne en Moto2, et il devrait s’y montrer comme le patron. Mais sa bonne place au sein du Marc VDS Racing ne lui suffit pas pour mettre au pas un Bagnaia qui en est à sa deuxième saison, pas plus qu’un Oliveira qui le devancent au championnat. Deux autres collègues assurés d’un avenir en MotoGP pour les deux prochaines années.
Alors ? Alors, Alex Márquez devait succéder à Tom Lüthi au sein de la structure Marc VDS en MotoGP. Malheureusement, celle-ci a entre-temps implosé et s’effacera du paysage à la fin de cette année. C’était sa seule opportunité. Il n’a encore rien gagné cette saison, compte trois succès pris l’an passé en Catalogne, à Jerez et au Motegi. Et s’il, pointe actuellement troisième au général provisoire de son championnat, c’est tout de même à 25 et 24 points de Bagnaia et d’Oliveira.
Le parallèle, enfin, avec son diabolique frère aîné, fait du mal à l’Espagnol de 22 ans : à cet âge, Marc était ainsi déjà un double Champion du Monde de MotoGP. En 2011, en Moto2, il avait raflé sept victoires pour sa première expérience à ce niveau avant d’en récolter neuf avec le titre l’année suivante.