A 24 ans, Álex Márquez a déjà remporté deux titres de Champion du Monde, l’un en Moto3 en 2014 avec 4 victoires en 46 participations, puis en Moto2 l’an dernier avec 8 victoires en 89 Grands Prix dans cette catégorie. Il progresse régulièrement depuis ses débuts à Jerez en 2012, ce qui lui vaut désormais de bénéficier d’une Honda d’usine en MotoGP, aux côtés du conseiller exceptionnel qu’est son frère.
Tout d’abord, lequel de ses deux titres mondiaux a été le plus important pour Álex ? « Match nul. Je ne peux pas dire lequel est le plus spécial. Le premier était très particulier, mais le second, vous l’appréciez davantage. Cela vient de quelques années qui n’ont pas été faciles, donc je l’apprécie beaucoup plus. En 2014, à 18 ans, vous n’êtes pas si conscient de ce que vous avez accompli » a expliqué le frère cadet de Marc Márquez en commentant récemment le GP de Malaisie 2019 – quand il a été sacré en Moto2 – pour DAZN.
Le 3 novembre, sur le circuit de Sepang, Álex est parti de la pole position lors de l’avant-dernière course de l’année pour tenter de remporter le titre avant la dernière manche à Valence. C’était sa sixième pole position de l’année. « Les samedis étaient très importants cette année-là. En Moto2, ils étaient la clé, je n’ai échoué qu’en Autriche. Partir de derrière vous fait faire plus d’erreurs. »
Pour quitter le GP de Malaisie avec le titre de Champion, Márquez n’a pu perdre que 3 points face à Lüthi, 7 face à Binder et 18 face à Navarro. « J’étais nerveux pour le cas où je n’aurais pas fini. Je venais de terminer quelques courses qui n’avaient pas tout à fait marché, mais la Malaisie est un circuit que j’aime et sur lequel je suis bon. J’avais cette incertitude, mais quand on joue le titre, l’enjeu est différent. »
Pour Álex Márquez, l’une des clés de cette saison 2019 a été la bonne adaptation aux pneus pendant l’avant-saison. « Pendant la présaison, lors des tests IRTA de Jerez, ils nous ont apporté peu de pneus, très tendres et les gens les ont utilisés pour faire un tour rapide. Mais nous ne l’avons pas fait. Nous les utilisions pour travailler lorsque le pneu s’usait. Nous savions qu’à partir de Jerez, ce serait ce pneu, alors nous avons essayé d’en tirer le meilleur parti. Nous avons été les plus intelligents pour nous adapter au nouveau pneu. »
Márquez a renouvelé pour une autre année avec le team Marc VDS
en Moto2 à la mi-saison, mais le départ de Jorge Lorenzo du team
Repsol Honda, et son titre en Moto2 lui ont ouvert la porte de la
catégorie reine. « Tout a changé et c’est vrai qu’après
Valence, le dimanche soir, je ne savais pas ce qui allait se
passer. C’était compliqué à gérer, parce que les fans à Valence
considéraient comme acquis mon passage en MotoGP, mais je ne savais
rien. »
« J’étais le Champion du Monde Moto2, Honda avait besoin
d’un pilote et ils m’ont appelé. Il n’y a rien d’autre, il n’y a
rien d’étrange. Je suis tranquille car j’ai fait mon travail sur la
piste et j’ai mérité une place dans l’équipe Repsol Honda
aujourd’hui. »
« Marc m’a toujours protégé. Marc nous a habitués à gagner
huit titres, à tellement de victoires, à sauver des situations
périlleuses… à tout ce qu’il fait, parce qu’il est exceptionnel. Il
fait en sorte que les gens le considèrent comme normal, alors que
c’est quelque chose qui coûte beaucoup à faire. J’essaie de me
concentrer sur mon propre truc, les gens qui comprennent cela
savent ce qu’il faut pour gagner un titre. »
« Je ne suis pas inquiet, car tout ce que j’ai entrepris m’a coûté plus ou moins, mais j’ai réussi à le faire en travaillant dur. Et je crois en cela, car le talent sans travail est inutile. C’est mon quotidien, travailler dur, m’améliorer et arriver aux courses dans le calme, en sachant que je n’ai pas pu faire plus parce que je me suis donné à 100 %. »
Le prochain rêve sur la liste d’Álex Márquez est de gagner en MotoGP. « Il est clair qu’être Champion en MotoGP est la dernière étape, sûrement la plus difficile. »
« Pour gagner en MotoGP, il faut que de nombreux facteurs entrent en ligne de compte, si vous n’êtes pas Marc Márquez, bien sûr. C’est mon rêve, je veux travailler, me faire une place sur la grille et acquérir l’expérience nécessaire pour pouvoir me battre un jour. »
« Une saison normale est finalement très longue, et à la fin de l’année un top 8 au Championnat serait un bon résultat. Mon rêve serait de faire un podium lors d’un de ces week-ends où les conditions sont différentes ou d’avoir une bonne journée, cela serait très bien. »
Photos © Repsol Media, Marc VDS