Entre Alex Marquez et Pol Espargaró, il y a un point commun qui n’est pas en l’honneur de Honda. Il devrait donc interpeler les nouveaux arrivants en provenance d’un box Suzuki qui fermera boutique à la fin de l’année, soit Alex Rins et Joan Mir. Les actuels pilotes LCR et Repsol du HRC sont en effet plus qu’impatients d’abandonner une RC213V avec laquelle toute tentative de conciliation sur la piste a cessé. Dans cette séparation promise, il n’y aura ni remords ni regrets tellement la relation est impossible. Si Pol Espargaró tentera un nouveau pari en revenant dans l’aventure KTM, Alex Marquez lui, sait ce qui l’attend, et c’est une Ducati qui rend tout le monde heureux. Mais en avouant son impatience de faire sa connaissance, il égratigne Honda, la marque de prédilection de son grand frère Marc…
Alex Marquez est comme Pol Espargaró : il n’en peut plus de cette Honda et comme souvent dans ce genre de relation à l’échec déjà consommé, c’est la fin qui est le plus dure à vivre. Car le temps s’écoule alors trop lentement, et d’autant plus qu’au bout du tunnel HRC, le frère cadet de l’octuple Champion du Monde entrevoit la lumière Ducati… Les trois années passées chez Honda en MotoGP par l’Espagnol n’ont pas été de tout repos : 2 podiums de bon augure pour sa première saison sous l’auvent Repsol, puis plus rien. Plutôt que de s’éteindre à petit feu, couvé par son illustre frangin, Alex Marquez a décidé de changer d’air pour retrouver le feu sacré en intégrant les rangs du team Gresini. Il sait qu’il y retrouvera une équipe plus éloignée d’une usine que l’est actuellement LCR avec Honda, mais il aura cette fameuse Desmosedici entre les mains.
« Je pense que j’ai ce potentiel et que je mérite cette opportunité « a-t-il déclaré à Dazn en ajoutant : « c’est une moto qui gagne des courses, qui s’adapte à de nombreux styles de pilotage et à des pilotes différents… Vous avez tout ce qu’il faut ». Il précise même : « iI y a beaucoup à gagner, il suffit de voir où en sont les autres, par exemple avec l’aérodynamisme chez Aprilia et Ducati… Ils sont un cran au-dessus ».
Alex Marquez : « vous ne pouvez faire que ce que fait la moto. Si la moto ne te suit pas, ça ne va nulle part »
En prenant ainsi position, Alex Marquez égratigne Honda, mais il se met aussi la pression, car en cas d’échec de la greffe, il ne pourra pas incriminer une machine qu’il n’a jamais essayé mais qu’il encense déjà. Une posture qu’il assume : « à la fin de l’année, je serai honnête avec moi-même et j’admettrai ce qui va et ce qui ne va pas ». De toute façon, ça ne pourra pas être pire qu’aujourd’hui : « mentalement, c’est très dur » assure-t-il. « Il y a des moments où tu montes sur la moto et tu te dis : je ne sais pas comment y aller. Mais ensuite je parle à Pol, avec Taka, avec Marc et ils disent aussi la même chose ».
Il en titre cette conclusion : « vous ne pouvez faire que ce que fait la moto. Si la moto ne te suit pas, ça ne va nulle part. Si tu ouvres le gaz et que la moto n’accélère pas, tu ne peux rien faire. On a essayé de régler la moto de n’importe quelle façon et on fait toujours les mêmes temps ». Et il conclut : « mon rêve est toujours d’être Champion du Monde MotoGP, je le dirai toujours. Je l’ai dit aussi en 2015 quand j’étais en Moto2 et j’ai souffert après avoir été champion en Moto3… Mais finalement j’ai réussi. Je ne prends pas cette arrivée chez Gresini Ducati comme un défi pour prouver combien je vaux aux autres, je dois me le prouver ». Quant à la postérité, il aimerait laisser cette image : « J’aimerais qu’on se souvienne de moi comme de quelqu’un qui a travaillé » , déclare-t-il. « Pas quelqu’un d’obsédé, parce qu’en arriver là c’est mal, mais quelqu’un qui, quand il le faut, lorsqu’il doit travailler, il est là, et qu’aucun détail n’est laissé de côté ».
