Alex Marquez ne cachait pas sa joie lors de la présentation de sa nouvelle équipe Gresini d’être le nouveau membre du clan Ducati pour cette saison 2023 de MotoGP, qu’il a déjà qualifiée de cruciale pour sa carrière. Il clame à qui veut l’entendre qu’il est cette fois au bon endroit au bon moment pour montrer à tout le monde qu’il n’a pas été un Champion du Monde en Moto3 comme un couronné en Moto2 par défaut. Il confirme aussi qu’entre le Japon et l’Europe, la mentalité est aux antipodes dans l’abord de la compétition. Cependant il rappelle que Honda a une chance : son frère Marc Marquez, qu’il désigne comme favori pour le titre cette année. Le lien du sang est décidément plus fort que celui du sol sur lequel campe son écurie.
Alex Marquez s’est refait une santé cet hiver, une période roborative qui a en fait commencé dès les premiers tours de roues avec la Ducati GP22, qui sera sa machine pour 2023 sous un auvent Gresini dont le pilote qu’il remplace, Enea Bastianini, a fini troisième le dernier championnat MotoGP en date, avec quatre victoires. Alex Marquez n’est donc pas chez des amateurs et la succession sera lourde à assumer. Il le sait, mais avant de retrouver la piste avec son italienne à Sepang, il a gardé en lui les excellentes premières sensations du test de Valence en novembre dernier : « c’est une moto différente et je ne m’attendais certainement pas à rouler tout de suite dès le premier tour dans les chronos de la Honda, ou mieux encore, puisque j’avais le pneu médium à l’arrière ».
Il ajoute : « je ne me suis pas tout de suite senti à l’aise, car l’ergonomie et la position sur la selle sont très différentes de la Honda, donc je n’ai pas roulé avec beaucoup de confiance, mais les chronos sont arrivés dès le premier tour et c’est un excellent signal. Je me sentais très bien avec le moteur et la façon dont il délivre de la puissance, mais je dois encore améliorer certaines choses, car ayant roulé pour un autre constructeur, je dois changer un peu mon style de pilotage ». Il précise dans des propos lus sur GPOne : « je vais devoir apprendre et copier certaines choses des pilotes qui ont déjà piloté cette moto. Ce sera une intersaison très intéressante pour moi. Je vais essayer de m’adapter et d’être prêt pour la première course à Portimao, pour bien commencer l’année ».
Alex Marquez : « en MotoGP si vous avez la bonne moto et la bonne équipe, vous pouvez tout faire«
En découvrant la nouvelle moto, il a aussi exploré une autre méthode de travail qui confirme en tout point les édifiants propos de Davide Brivio sur la différence d’approche de la compétition entre le Japon et l’Europe : « il semble que les constructeurs européens aient des avantages, mais pas en raison de leur positionnement géographique. Ils ont une mentalité différente au niveau du travail et sont beaucoup plus rapides à produire de nouvelles choses » a commenté le cadet des Marquez. « Il semble que les constructeurs européens soient plus rapides et avec une mentalité qui semble profiter à leurs pilotes » insiste le pilote de 26 ans.
Puis il revient sur le fait qu’il dû aussi se reconstruire mentalement après sa période Honda : « après le test de Valence, j’ai fait une pause parce que j’avais un peu atteint une limite mentale. J’ai fini la saison un peu sur le fil, à cause de toute la situation que j’ai vécue et j’ai souvent dit que je me sentais seul à l’intérieur du box, mais maintenant c’est du passé. C’est quelque chose dont j’ai souffert, mais j’ai aussi appris de cette situation ». Une expérience qui lui fait apprécier encore plus les bons moments qu’il découvre à présent : « la Ducati est la référence et je suis à un excellent moment dans un excellent endroit. Je dis toujours que tout est possible en MotoGP et que si vous avez la bonne situation, avec la bonne moto et la bonne équipe, vous pouvez tout faire. C’est l’objectif pour cette année. Les sensations sont fantastiques et la motivation est toujours au rendez-vous ».
Mais alors, Alex Marquez va-t-il prendre l’ascendant sur son illustre frère ainé Marc Marquez ? Le cadet ne pousse pas jusque-là… « Peu importe la moto ou le nom : quand la saison commence, tu es à égalité avec tout le monde, parce que tout le monde repart de zéro. Nous savons que Marc est le pilote le plus fort de la grille. C’est le pilote avec le plus de titres mondiaux et je pense qu’il sera le favori cette année. Je l’ai vu beaucoup s’entraîner et je ne me sens ni mieux ni moins bien que lui. Nous partirons tous sur un pied d’égalité et nous verrons dans les premières courses. Je me sens bien en ce moment. J’ai essayé de m’améliorer un peu et d’apprendre quelque chose de lui, car c’est mon frère et nous nous entraînons ensemble » termine -t-il.
