Valentino Rossi fait partie de ces feuilletons de l’été qui permettent d’animer une trêve qui est à présent entrer dans sa formule veillée d’armes. Car faire farniente n’est plus d’actualité à l’approche de deux échéances en Autriche qui seront autant d’étapes importantes pour la seconde partie de saison. Une période où Viñales, Dovizioso et Rossi donneront des tendances sur leur avenir. Pour le Doctor, ce sont les options pilote à domicile sous des couleurs saoudiennes ou la retraite qui se dessinent, à moins que Petronas et Yamaha n’arrivent décidément pas à combler leurs effectifs. Mais un nonuple Champion du Monde peut-il courir par défaut ? Un homme qui le connait très bien, en l’occurrence un de ses mécaniciens historiques en la personne d’Alex Briggs nous donne des éléments de réponse…
On parle souvent de Valentino Rossi, tellement d’ailleurs qu’on ne se pose pas la question de qui il est vraiment. On mesure sa dimension, on connait son œuvre, on devine son influence, mais quid fondamentalement du personnage ? Il en est un qui peut nous éclairer et il s’agit d’Alex Briggs, mécanicien historique de Valentino Rossi. Il révèle dans des propos relayés par Tuttomotoriweb tout le parcours du Doctor et sa véritable personnalité loin des caméras
Briggs fait partie des hommes qui ont le mieux connu Valentino Rossi au cours de sa carrière de pilote. Comme mécanicien, il l’a servi à ses débuts chez Honda, puis chez Yamaha, Ducati et de nouveau sous l’auvent frappé du diapason. Mais il n’a pas été de la mutation vers Petronas.
Dans une longue interview aux micros du podcast de Rusty’s Garage, le technicien a retracé toute sa longue expérience avec le nonuple champion du monde. Et dès ses débuts dans la catégorie reine du Championnat du Monde. « On nous a dit que ce gamin arrivait », dit-il. « Je savais ce qu’il avait gagné mais tu sais… On était un peu arrogant avec ceux des classes inférieures, on se moquait bien de ce qu’il y avait sous les 500, et je pense que Valentino a aimé le fait que nous ne le voyions pas déjà comme un talent montant ».
« Rossi est vraiment passionné par la course »
Pourtant Rossi a en peu de temps envoûté toute son équipe par son caractère et son charisme. « Vale a une personnalité qui vous captive en quelque sorte », confirme Alex. « Il sourit, il vous engage, c’est un bon gars. Pour Valentino, gagner était important, mais le plus important était de profiter de la victoire et de la course. Je l’ai vu descendre de moto après une deuxième ou une troisième place, très content de la façon dont il avait couru, alors qu’au box nous étions convaincus qu’il reviendrait très en colère. Il aimait courir ».
Voici le vrai numéro 46, en coulisses et loin des caméras : « tout le monde vous demande à quoi ressemble vraiment Valentino. La vérité est qu’il est vraiment passionné par la course, il raconte des histoires incroyables. Il fait partie de ceux avec qui vous aimeriez dîner. De toute façon, il est assez proche de ce que vous voyez à la télévision. Surtout avec nous, il est vraiment lui-même ».
Sur la question sensible de la retraite, Briggs s’agace : « les gens ne savent pas exactement ce qu’ils attendent des athlètes : ils disent qu’ils devraient partir quand ils sont à leur apogée », dit-il. « Mais pourquoi quelqu’un devrait-il le faire s’il aime son sport ? Si vous vous sentez comme le meilleur au monde cette année-là, pourquoi devriez-vous partir ? Ce serait bien pour qui exactement ? Puis les mêmes regretteront plus tard : ‘Ah, c’était bien quand il courait’. De plus, il y a aussi ceux qui disent qu’il prend la place de quelqu’un d’autre. Il y a ceux qui courent pendant quinze ou vingt ans et n’atteignent jamais ces niveaux, mais personne ne leur pose le problème ». Et l’ironie du sort est que, à l’heure actuelle, Yamaha ne trouve pas le pilote qui prendrait cette place. La firme a même du mal à identifier celui qui succédera à Viñales…