Aleix Espargaró est l’un de ceux qui, dans le paddock MotoGP, a des avis sur tout et surtout des avis. Cette année, il aura été intarissable sur la sécurité en général, sur l’arrivée de Darryn Binder, sur l’évolution de son Aprilia et il aura travaillé dur en coulisse pour convertir Maverick Viñales à la cause Aprilia. La liste n’est pas exhaustive, et d’autant moins qu’à Valence, il y a rajouté une dernière préoccupation que voici…
On ne s’est pas ennuyé avec Aleix Espargaró cette saison. Une année où il s‘est affirmé avec une libre parole et des prises de position tranchées. Il y a eu la question générale de sécurité mise en exergue par les trois décès en course de pilotes encore mineurs, l’arrivée annoncée de Darryn Binder, un commentaire sur la blessure de Marc Marquez, qui s’est avérée effectivement plus grave qu’initialement annoncée par Honda. Puis il y a eu l’évolution de son Aprilia, les pneus Michelin et même Dunlop. Il craint aussi que les Formule 1 ne détruisent le bitume du tracé de Losail et l’esprit dans lequel Kenan Sofuoglu forme ses pilotes compatriotes ne lui plait pas… Last but not least, il avait appelé au boycott de la piste dégradée d’Austin.
Fin de série ? Que nenni. Depuis Valence, une nouvelle inquiétude s’est faite jour. Et la voici : « le MotoGP est aujourd’hui l’un des sports les plus suivis au monde et en grande partie, sinon tous, c’est grâce à Valentino Rossi ». Il ajoute : « j’aime à penser que Valentino est déjà sorti du cadre et qu’on peut vivre sans lui, même si ce sera très difficile. Aujourd’hui, nous parcourons le monde et 80% des gens l’encouragent. Nous répartissons les 20 % restants parmi les plus de 55 pilotes restants. Donc ça va être difficile, mais nous avons un bon groupe de jeunes. Fabio Quartararo lui-même est un pilote avec beaucoup de suivi, il aime le spectacle, il est rapide, compétitif, sympathique… ».
Aleix Espargaró : « je suis l’un des pilotes les plus expérimentés. Je pense devoir donner mon point de vue quand c’est important de le faire »
Mais au fait, pourquoi Aleix Espargaró s’engage-t-il ainsi sur tous les sujets ? Il répond : « c’est très important pour moi. Je suis l’un des pilotes les plus expérimentés. Je pense que je dois donner mon point de vue quand c’est important de le faire ». Une démarche qu’il considère même essentielle sur la question de la sécurité : « les accidents mortels de cette année m’ont rendu très triste. J’ai trouvé cela difficile à gérer. Je réfléchi à deux fois avant de continuer ou non ma carrière quand quelque chose comme ça se produit », admet-il.
« Si je peux aider même 0,1% à améliorer quelque chose, alors je le ferai aussi. Je sais qu’il existe de nombreuses idées pour limiter les conséquences des chutes », explique l’ainé des Espargaró, qui est en contact permanent avec le PDG de Dorna, Carmelo Ezpeleta. « J’ai dit à Carmelo que j’étais prêt à aider. Je pense qu’il y a des gens très intelligents dans l’équipe qui peuvent aider à améliorer les règles. Mais ces gens ne sont pas des pilotes MotoGP. C’est toujours bien de combiner les deux mondes et de discuter des idées ensemble pour voir s’ils peuvent fonctionner », explique l’officiel Aprilia.
« De grandes améliorations ont déjà été apportées aux équipements de sécurité, aux combinaisons en cuir et aux casques. J’en suis ravi », a déclaré l’Espagnol. « Le MotoGP doit être un modèle pour les petites classes ». On rappellera que la famille Espargaró a pu apprécier l’évolution des équipements lors de la FP3 à Valence où Pol a été littéralement catapulté de sa Honda, ce qui a fait trembler Aleix.