A la fin de la saison passée, après une campagne éreintante, Aleix Espargaró qui approche des 35 ans et qui est le doyen de la grime MotoGP ne cachait pas que l’idée de la retraite lui venait à l’esprit. Elle a été imposée par KTM à son frère cadet Pol, mais chez Aprilia, on semble lui accorder une éternelle jeunesse en l’élevant au grade de capitaine du projet RS-GP. Une responsabilité qu’il assume très bien, ayant ramené trois succès à l’usine de Noale qui lui met à disposition une nouvelle moto dont il semble bien s’accommoder au contraire de son équipier Maverick Viñales…
Les tests d’intersaison à Sepang et ceux en cours au Qatar semblent confirmer cette tendance, si bien que la réflexion d’Aleix se tourne à présent plus vers une continuité de la carrière plutôt qu’à son terme. Dans une conjoncture où Massimo Rivola son patron a déjà déclaré qu’il aimerait avoir un pilote italien avec lui en 2025 et au-delà, cette conjoncture est tout sauf neutre pour Maverick Viñales.
Dans ses déclarations, Aleix Espargaró a mis en lumière sa relation spéciale avec Aprilia et son engagement envers l’équipe. Malgré son âge et les défis auxquels il est confronté en tant que pilote le plus âgé du MotoGP, il reste compétitif et déterminé à poursuivre sa carrière avec la marque de Noale : « je suis vraiment fier d’être ici et d’en être à ma huitième saison avec Aprilia. Notre voyage n’a pas été facile. Nous venons de très loin et c’est un privilège d’être un pilote Aprilia » a-t-il déclaré à Losail lors de la présentation de la nouvelle RS-GP.
Sa longue histoire avec l’équipe montre à quel point il est attaché à ce projet et combien il croit en son potentiel : « ce projet est ma deuxième famille », explique le vétéran. « C’est extraordinaire la croissance que nous avons pu réaliser ». Une véritable déclaration de foi qui se répercute forcément sur la compétitivité de tous les protagonistes dans le box de la marque italienne… Comme une fontaine de jouvence : « j’ai l’impression de vieillir. Mais il est également vrai que je vais de plus en plus vite chaque année ».
Aleix Espargaró : « je connais très bien la moto, c’est un avantage de l’âge »
Cette confiance dans sa propre compétitivité et son expérience avec la moto lui donnent une assurance quant à son avenir : « je connais très bien la moto, c’est un avantage de l’âge » mentionne-t-il avec malice. « C’est pourquoi je suis assez serein quant à mon avenir. Cela dépend juste de moi. Si je gagne des courses, je resterai chez Aprilia, si je le veux. C’est ma décision ». Un plan qu’il va décliner ainsi sur la piste : « le plan est d’aller le plus vite possible », a déclaré le triple vainqueur de la course MotoGP. « Les courses décideront pour moi si je suis toujours rapide, si je suis toujours le pilote numéro un chez Aprilia comme je l’ai été au cours des sept saisons précédentes. C’est entre mes mains. Cela dépend de ma vitesse. J’espère que nous pourrons démarrer vite et nous battre pour les victoires en début de saison ».
Et puis il a aussi des alliés haut placés … « Le responsable technique Romano Albesiano a déjà confirmé qu’il souhaitait me voir chez Aprilia encore quelques années. Si je vois que je suis compétitif, je consacrerai plus de temps à ma carrière, sinon j’arrêterai » explique Aleix Espargaró sur motogp.com. Il semble avoir un bon équilibre entre sa carrière et sa vie personnelle, ce qui est crucial pour un athlète professionnel, surtout à mesure qu’il vieillit et que d’autres priorités entrent en jeu : « d’un autre côté, j’aimerais enfin passer plus de temps avec mes enfants. J’ai plusieurs projets en tête en dehors de la course. Ma vie est belle en ce moment et je ne suis pas pressé de devoir prendre une décision maintenant ».
Aleix Espargaró termine sur ses sensations avec une RS-GP 2024 qui ne semble pour le moment convenir qu’à lui-même. Une analyse où on ne décèle pas une empathie particulière pour son équipier : « c’est une question difficile pour moi. J’ai aimé la moto dès les premiers tours du test. C’est vrai que c’est assez différent sur le plan aérodynamique et il faut piloter la moto différemment. La façon dont vous placez la moto dans les virages est différente. Mais cela dépend de mon style de pilotage. Pour moi, ça va ».
