MotoGP, Aleix Espargaró : "mes ingénieurs ont peur de faire des erreurs"

Aleix Espargaró quitte la Malaisie sans points et dépassé par Johann Zarco au classement MotoGP. Problèmes de pression des pneus dans le garage Aprilia…

Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto

Aleix Espargaró quitte la Malaisie sans marquer de points et perd la cinquième place du classement MotoGP désormais détenue par Johann Zarco. C’est la deuxième fois cette saison qu’un Grand Prix se termine à zéro après l’étape indienne. A Sepang, il a terminé 12e de la Sprint Race et dimanche il a subi une nouvelle chute, la cinquième de tout le week-end, la vingtième de ce championnat 2023.

Pour le pilote Aprilia, c’était un autre week-end à oublier. Il est resté loin des meilleurs dès les essais libres de vendredi. Après la mauvaise performance du Sprint, Aleix Espargaró a demandé à son équipe d’apporter quelques modifications aux réglages de sa RS-GP pour dimanche. Un pari qu’il a payé cher… « Nous avons beaucoup changé la moto au warm-up pour être plus rapides », commentait Aleix lors du dernier débriefing malaisien. « Nous avons relevé l’avant et raccourci le bras oscillant. Je savais que ce serait mieux ainsi sous la chaleur, mais j’ai aussi prévenu l’équipe que la pression dans le pneu avant augmenterait. Le risque était très élevé et malheureusement je suis tombé ».

**Aleix Espargaró sur la règle de la pression des pneus : « tout le monde est nerveux, mal à l’aise, a peur de se tromper »**

Le porte-drapeau Aprilia a chuté au neuvième tour, alors qu’il se battait avec son coéquipier Maverick Viñales pour la 12e position. Dès le premier jour, il a eu du mal à trouver les bonnes sensations avec la RS-GP23, malgré les tests de la spécification de fourche longue qu’Ohlins propose aux équipes MotoGP. Espargaró explique qu’il a testé cette fourche « vendredi et je suis tombé quatre fois », d’où le choix inévitable de la démonter. Selon Aprilia, le problème rencontré avec la fourche longue Ohlins est qu’avec elle « on peut freiner plus fort, et c’est bien, mais si on relâche le frein, la moto devient complètement déséquilibrée et tu n’as aucun support pour l’avant ». D’où les quatre chutes enregistrées rien que vendredi.

En plus d’avoir du mal avec la suspension de sa moto, Aleix a également eu beaucoup de problèmes ce week-end à gérer la pression du pneu avant. Granollers est le seul pilote MotoGP à avoir déjà été sanctionné d’une pénalité de trois secondes cette année pour avoir roulé avec des pressions trop basses. La prochaine sanction sera de six secondes s’il enfreint à nouveau les règles. Une situation « horrible » pour les techniciens de la société Noale chargés de gérer les pneumatiques et de déterminer les pressions à utiliser avant chaque séance. « Vous ne pouvez pas imaginer le niveau de stress que subissent mes ingénieurs, sachant que si la pression est trop élevée, je ne pourrai pas piloter. Tout le monde est nerveux, mal à l’aise, a peur de se tromper et de recevoir une autre sanction comme nous l’avons déjà eu en Thaïlande… C’est comme vivre un cauchemar ».