Le créateur d’Aprilia à son origine, Alberto Beggio, était un amateur de Grand Prix qui remporta le titre constructeurs en 125 cm3 en 1996 et 1997, puis en 250 cm3 huit fois entre 1998 et 2009, tout en étant sacré huit fois également en 125, de 1997 à 2008. Le talent et l’expérience de Luigi Dall’Igna firent des merveilles, jusqu’à un dernier titre 125 cm3 en 2011 avant qu’il ne se dirigeât vers la Superbike et la grandiose RSV4.
Aprilia fut ensuite acheté par le Groupe Piaggio (dont les marques sont Aprilia, Derbi, Gilera, Moto Guzzi, Piaggio et Vespa).
En Grand Prix, le technicien Romano Albesiano succéda difficilement à l’homme de la course Dall’Igna, et il préférait prendre du recul à l’atelier pour laisser ensuite la responsabilité de la compétition à Massimo Rivola, désormais Directeur général d’Aprilia Racing. Cet ancien directeur sportif de Ferrari vient de la Formule 1 – et a entre autres apporté l’échange d’informations par radio entre le stand et le pilote.
L’Italien de 48 ans travaillait en Formule 1 depuis 21 ans. Dans le Championnat du Monde MotoGP 2019, Rivola n’a pas eu une saison facile avec Aleix Espargaró 14ème et Andrea Iannone 16ème.
Selon Aleix Espargaró, « Je ne pense pas que Massimo ait pu faire tout ce qu’il voulait. Quand on arrive dans un nouvel endroit, il faut comprendre comment ça marche. Une personne intelligente comme Massimo est patiente et à l’écoute, cela prend plus de temps. »
« Mais je suis très heureux de l’impact que sa présence a eu cette saison. L’équipe est beaucoup plus consciencieuse et les stands sont dix fois plus professionnels. Nous avons changé l’image, il s’agit maintenant de changer la compétitivité de la moto et les résultats. Mais cela viendra, parce que cette année, plus d’ingénieurs sont venus chez Aprilia au cours des deux derniers mois qu’au cours des dix années précédentes. Je crois que les changements seront visibles à l’avenir. »
En 2020, les choses devraient s’améliorer avec la très attendue RS-GP 20, mais le pilote d’usine espère : « Je suis optimiste. On dirait qu’on est sur la bonne voie. Deux ou trois nouveaux ingénieurs ont rejoint l’équipe, deux pour l’aérodynamique, un autre pour le châssis…. Plus de six personnes ont été recrutées chez des employeurs très compétitifs, sont venues au projet et ont apporté de nouvelles idées. Ils vont beaucoup aider Romano [Albesiano], son équipe sera beaucoup plus forte. Nous n’avons donc aucune excuse. Cela nous a manqué et j’espère que la nouvelle moto et les idées que les nouvelles personnes nous apporteront nous aideront ».
Ainsi Paolo Biasio (développement du moteur) a été recruté chez Ducati et Elena De Cia (développement électronique) chez Suzuki. Stefano Romeo, auparavant « Trackside Head of Electronic » chez Ferrari en Formule 1, arrive en compagnie de Marco de Luca, expert en aérodynamique chez Ferrari et McLaren.
« Nous avons essayé des choses qui viennent de la Formule 1 » a expliqué Espargaró, « non pas sur la moto, mais sur la façon dont ils fonctionnent là-bas. Ils sont beaucoup mieux organisés que nous. En ce qui concerne la communication, nous nous améliorons beaucoup. Nous avons essayé des radios dans des casques pendant les essais afin de mieux informer les ingénieurs quand j’étais dans les stands. Nous essayons différentes choses qui sont plus que bienvenues. »
« Quand j’ai dix ingénieurs autour de moi, tous les dix ne peuvent pas entendre ce que je dis. C’est impossible. Avec la radio, ils peuvent s’asseoir dans le camion et entendre parfaitement ce que je dis. Ils peuvent donc l’utiliser immédiatement et n’ont pas besoin de lire le rapport. Ce sont de petits détails ».
« Massimo change certaines choses dans notre façon de travailler, nous avons aussi plus de réunions. Ils ont aussi essayé d’impliquer une nutritionniste et ont changé certaines choses dans l’hospitalité. Massimo est fort. Il fait de son mieux, mais parce qu’il n’est pas ingénieur, il y a quelque chose qu’il ne peut améliorer parce que cela ne dépend pas de lui. En seulement dix mois, je dois dire qu’il a beaucoup changé ces choses. Aprilia n’est pas la plus petite usine du MotoGP, même si elle en a l’air. »
Photo de titre : Massimo Rivola et Aleix
Espargaró
Massimo Rivola
Aleix Espargaró
Photos © Piaggio Group et Gresini
