En 2006 et 2007, le jeune espoir allemand Jonas Folger passa deux années en formation à la Red Bull MotoGP Academy de Dorna à Barcelone. Le Bavarois remportait ses premiers succès internationaux dans le championnat espagnol CEV Repsol 125 cm3 sous la direction d’Alberto Puig sur une Honda RS 125R. Cela créait forcément des liens.
Manifestement Alberto Puig avait de l’estime pour son ancien poulain, dont il regrette l’absence actuelle, remplacé qu’il est par Hafizh Syahrin chez Tech3. Folger a disputé sa première saison complète en 125 cm3 en 2009 et cette année-là, l’Allemand inscrivait d’emblée un podium au Mans. Sacré Rookie of the Year, le pilote germanique migrait deux ans plus tard dans l’équipe d’Aki Ajo, pour laquelle il décrochait un succès en Grande-Bretagne. En 2012, Jonas Folger remportera un autre succès dans le cadre du Moto3, puis en 2014, il accède à la Moto2, où il évoluera durant deux saisons dans les rangs d’AGR. Vainqueur à Losail et à Jerez, l’Allemand signe ensuite chez Dynavolt Intact GP avec qui il gagne le Grand Prix de la République tchèque. En 2017, Jonas Folger intègre finalement le team Monster Yamaha Tech3. Son premier magnifique podium arrive à domicile lors d’un GP d’Allemagne mémorable. Malheureusement sa campagne est écourtée par des problèmes de santé, sous la forme d’un syndrome de Gilbert.
« Je connais très bien Jonas, il a commencé avec nous à la Dorna Academy il y a plusieurs années » a expliqué Puig dans une conversation avec Speedweek.com. « Quand j’ai appris qu’il ne pouvait pas courir cette année, j’étais très triste. Parce que je pense que Jonas a un potentiel immense. Vraiment gros. Je n’en connais pas les origines. Mais j’espère qu’il pourra récupérer et revenir. Parce que le sport MotoGP est son monde, il est un coureur. Je connais sa famille, sa mère, son père, depuis longtemps. Je suis vraiment désolé pour cette situation. L’absence de Jonas est une grosse perte pour le MotoGP. Parce qu’on a besoin de gens comme lui.
« J’ai été très impressionné par Folger lors du GP d’Allemagne l’an dernier », admet Puig. « C’était vraiment remarquable. Il a montré de bonnes courses en MotoGP avant. Mais soudainement, ce jour-là, il a frappé fort – boum ! J’ai regardé la course et j’ai pensé : « C’est incroyable ! ». Parce qu’il a défié Marc Márquez, un pilote qui est toujours super rapide sur le Sachsenring. C’est vrai. C’était impressionnant. J’étais vraiment surpris. J’étais moi-même un pilote de course. C’est pourquoi j’étais si surpris. »
De retour chez Honda, qui en cette pré-saison jusqu’à présent semble avoir une longueur d’avance sur ses concurrents, Alberto Puig, comme nouveau manager de l’équipe, préfère être prudent : « Je ne dirais jamais que nous sommes supérieurs aux autres. Notre concurrence est très forte, Yamaha, Ducati, Suzuki, KTM. Ils sont tous très forts.
« Même s’il est vrai que pendant l’hiver nous avons très bien préparé les choses, le département du développement au Japon a travaillé très dur et a essayé de résoudre les problèmes qu’il y a eu, car il y a eu des problèmes ces dernières années.
« Au Qatar, on présentera une moto qui pourrait aider nos pilotes à gagner des courses. Nous avons de la chance avec deux bons pilotes qui se battent dans toutes sortes de situations et qui combattront pour la victoire. »
Photos © Motogp.com / Dorna et Tech 3