Marc Marquez est sorti du Grand Prix d’Indonésie avant même la course, avec un certificat d’inaptitude dû à une commotion cérébrale subie après une effroyable chute le dimanche matin. Quelques jours plus tard, la diplopie est revenue pour la troisième fois pourrir sa vie et la question de la gestion d’un pilote qui ne semble pas être doté de l’élémentaire instinct de conservation a refait surface, mais avec plus de virulence. Car on craint à présent d’autant plus pour l’intégrité du pilote que son équipe, à commencer par Alberto Puig, ne semble pas l’avoir inscrite comme une priorité. Le team manager répond à ces doutes. Sans vraiment les lever…
Alberto Puig ne s’est pas fait que des amis après le Grand Prix d’Indonésie. Sur le tracé de Mandalika, ses troupes ont souffert, contraintes de mener un combat d’arrière-garde et regrettant de voir leur leader Marc Marquez finir par déclarer forfait, après une quatrième chute plus violente que les trois autres déjà subies.
Puig a pointé du doigt Michelin qui a répondu ce qui a encore plus agacé le team manager qui a contre-attaqué. Pendant ce temps, beaucoup l’ont rappelé à ses responsabilités de gestion des pilotes, toujours prêts à aller rouler jusqu’à leur dernier souffle. Justement, l’encadrement d’une équipe est normalement là pour éviter d’en arriver à ces extrémités. Alberto Puig n’évite pas le sujet, mais en donnant le change, il confirme une approche martiale qui n’équilibre en rien celle de son pilote. Sur les faits indonésiens, il donne ainsi sa vision : « les chutes ont été brutales, mais il était tombé plusieurs fois auparavant et rien ne lui est arrivé. On ne peut pas penser qu’à chaque fois que Marc tombera, il aura ce problème. Ce qui se passe, c’est que les chutes de Mandalika ont été brutales. Le dernier surtout, était horrible. Nous avons tous couru, nous sommes tombés et c’était une chute très laide ».
Il ajoute : « il reste beaucoup de championnat et je ne peux pas me mettre en mode négatif et penser qu’on ne peut pas bien faire. Inquiet oui, pour lui, mais la chose ne s’arrête pas là. Il faut passer à autre chose. Honda et Marc n’ont qu’un objectif, c’est le championnat. Les choses en course changent très rapidement. Si l’on prend cette référence, l’Indonésie était un désastre. Mais le Qatar et les tests se sont bien passés. La nouvelle moto, depuis le début, les pilotes pensent qu’elle fonctionne bien. La situation n’est pas la meilleure, mais avec 20 courses à disputer, vous ne pouvez pas penser que nous avons mal commencé, ou être négatif. Peut-être que vous devez donner une autre approche à la course. Mais il ne faut pas oublier que Marc est Marc, et que tout ce qu’il a gagné l’a été. Et il a huit titres mondiaux ».
Alberto Puig : « honnêtement, je ne sais pas si nous devrions changer l’approche de la course de Marc Marquez«
Une dernière remarque qui nous amène au vif du sujet : « honnêtement, je ne sais pas si nous devrions changer l’approche de la course. Ce que je sais, c’est que les gens ne changent pas. Nous évaluons également un événement qui a mal tourné. Mais que si ça s’était bien passé la question serait bien différente » dit Puig. « Vous pouvez toujours chercher un autre type de stratégie, mais changer complètement Marc Marquez je ne pense pas que ce soit une solution ».
La suite est intéressante : « le problème, c’est qu’il n’a pas couru la course à cause du choc. S’il n’avait pas eu ce problème, malgré les chutes qu’il a subies ce week-end, nous pensons qu’il aurait été en tête de la course, se battant pour la victoire. Ensuite c’était sur le mouillé et c’est inconnu, mais sur le sec on sait qu’il aurait été devant ». Le team manager insiste même : « après tout ce que Marc a traversé, je n’ai vu aucun pilote faire ce qu’il fait. Quand un pilote a peur, c’est fini, et Marc n’a jamais eu peur. Ni avec les chutes subies ni avec les blessures, il n’a jamais atteint ce domaine de la peur ». Et c’est justement peut-être le nœud du problème.
Alberto Puig termine en trouvant même des avantages à la diplopie par rapport à une fracture : « dans ces situations, le plus simple est de jeter l’éponge, mais le premier qui ne le fait jamais, c’est le pilote lui-même qui est à la maison, agacé. L’avantage de la diplopie, c’est qu’on voit ou qu’on ne voit pas. Si tu te casses un bras tu reviens et tu as un handicap. Mais avec les yeux, quand Marc reviendra il verra bien. Par conséquent, vous n’aurez aucun handicap et vous pourrez vous battre pour gagner dès le premier jour. Quand Marc reviendra, il le fera sûrement pour se battre pour gagner ».
Pour ce retour en MotoGP, il semble que Marc Marquez croit dur comme fer qu’il soit possible pour ce week-end à Austin, si l’on interprète bien une vidéo mise sur son réseau social au moment du Grand Prix d’Argentine…
