Pour avoir eu la possibilité de reprendre le guidon d’une Yamaha, le désormais nouveau pilote d’essai de la marque d’Iwata Jorge Lorenzo a remercié son ancien employeur Honda de ne pas lui avoir imposé une clause l’empêchant d’aller offrir ses compétences ailleurs. Car entre le Majorquin et HRC, il s’agissait en 2019 de la fin prématurée d’un bail de deux ans. Plus spécialement, Alberto Puig a été cité pour cette porte laissée ouverte. Ce dernier répond depuis les tests de Sepang en mettant les choses au point sur une situation dont l‘évolution l’a tout de même surpris…
Alberto Puig n’est le genre d’homme à qui on la fait. Cependant, voir un Jorge Lorenzo de retour sur une Yamaha comme pilote d’essai après avoir annoncé sa retraite lors du dernier Grand Prix 2019, ce qui mettait un terme à une carrière et donc au contrat avec Honda qui était prévu jusqu’à fin 2020, a étonné, au point de se demander si ledit Puig n’avait pas été un peu roulé dans la farine…
L’homme de terrain de Repsol Honda est donc montré au créneau à Sepang, pour donner sa perception des faits… « Sur Lorenzo, nous devons clarifier une chose et comprendre ce qui s’est passé. Avec Jorge, nous n’avons pas cassé le contrat, qui était de deux ans. Mais quand un pilote vient vers vous et vous dit qu’il veut arrêter parce qu’il a peur de se blesser et qu’il ne trouve plus la motivation pour piloter vous pouvez seulement répondre, OK, on arrête. Je l’ai dit à plusieurs reprises : Lorenzo avait un contrat de deux ans, mais quand il m’a expliqué qu’il n’était pas bien avec notre moto, qu’il se débattait physiquement, Honda n’a pu qu’accepter les faits. Nôtre sport est dangereux et vous ne pouvez pas dire à un pilote, vous avez un contrat, pilotez ! Honda ne ferait jamais une telle chose. Nous ne pouvions pas le pousser à courir et risquer une blessure s’il n’était pas prêt. »
« Honda a fait ce qu’il fallait. Nous espérons que Jorge est heureux et nous lui souhaitons bonne chance » ajoute Puig qui est tout de même un peu amer : « Jorge a officiellement pris sa retraite à Valence. Nous étions tous là. Puis, pour une raison quelconque, il a changé d’avis et nous devons le respecter. À l’époque, cependant, il avait décidé d’arrêter. De notre point de vue, nous avons fait la bonne chose. Pendant qu’il était avec nous, nous avons fait le maximum, bien que de toute évidence le maximum n’était pas suffisant, mais tout le monde, y compris moi, a tout donné. »
« Honda a fait la bonne chose, mais si depuis Jorge a décidé d’essayer pour Yamaha, c’est sa vie. Nous n’avons pas interféré. Tout le monde peut faire ce qu’il veut de sa vie, nous sommes heureux pour lui et Lorenzo nous a dit publiquement qu’il était reconnaissant. Rien de mal, en fait, qu’il soit heureux et qu’il retrouve la réussite qu’il n’a pas eu l’année dernière » commente Puig.
« Nous étions convaincus que Lorenzo prendrait vraiment sa retraite. J’étais vraiment convaincu qu’il voulait vraiment s’arrêter et qu’il n’avait plus l’esprit pour continuer ». Reste donc tout de même un doute : Jorge Lorenzo déroulait-il un plan prémédité pour rejoindre Yamaha avec son expérience Honda ? Même si c’était le cas, Puig relativise sur GPOne : « quand un pilote part, il ne prend pas les dessins de sa moto avec lui. Bien sûr, il apporte son expérience et il peut dire comment est la Honda à un certain point ou comment c’était avec Ducati, mais c’est tout. Ce n’est pas si facile de transférer ces informations, il n’y a pas de formule magique. »
