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Alberto Puig

Alberto Puig ne fanfaronne plus sur le thème d’un « nous sommes Honda » aux airs d’incantation magique immunisant contre la défaite. Et pour cause : Honda vit actuellement une débâcle qui ferait passez l’épisode de la Bérézina comme une joyeuse promenade champêtre. Les pilotes sont à l’infirmerie, la RC213V est une faiseuse de veuve et tout le monde se regarde immobile et interdit dans le box. Aucune solution ne semble envisageable à court terme alors que la crise perdure depuis tout de même 2021. La situation est telle que le promoteur Dorna est prêt à lancer une bouée de sauvetage en direction du HRC avec des points de concession dedans pour ne pas voir sombrer définitivement le premier constructeur mondial. Voilà la situation. Sur laquelle insiste même Alberto Puig …       

« Bien sûr, nous ne pouvons pas être satisfaits de cette situation ou croire qu’elle est en aucune façon acceptable ». C’est ainsi que commence Alberto Puig son état de lieu Honda en MotoGP. Le premier progrès à constater est donc qu’il n’est plus dans le déni. Mais avec ce qui va suivre, il semble hélas que ce soit le seul dont il faut de réjouir. « D’un point de vue Honda, ce n’est pas bon, c’est vraiment mauvais » poursuit-il. « Trois de nos pilotes sont blessés et les résultats sont inexistants, ce n’est pas notre objectif en course. Pour l’instant, nous devons nous concentrer sur la récupération de Marquez, Mir et Rins afin qu’ils reviennent à 100% en forme. Heureusement, nous avons maintenant la pause estivale où ils peuvent se reposer et récupérer ».

L’Espagnol poursuit sur ses pilotes : « pour le moment, nous n’avons pas de pilote d’usine », valide et apte s’entend. Et Marc Marquez, comment va-t-il ? : « Mentalement ou physiquement ? Eh bien, les deux, pas trop bien. Physiquement, il souffre clairement. D’un point de vue mental, il n’est pas content du tout. Il a clairement exprimé ses sentiments. Ce n’est pas bon du tout. C’est clairement mauvais. Il est clair que nous devons faire plus pour permettre à nos pilotes d’atteindre leur potentiel maximum. Tout le monde au HRC – en Europe et au Japon – y accorde toute son attention. Nous ne sommes pas satisfaits et nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire ».

Alberto Puig, Repsol Honda Team

Alberto Puig : « nous sommes dans la merde »

Et il reste en effet tellement à faire que, chez Honda, on ne comprend toujours pas comment on a pu en arriver là en MotoGP. « Tout d’abord, nous devons bien comprendre où se situent les problèmes et comment les résoudre au mieux. Ce sera l’objectif principal de tous les ingénieurs du HRC au Japon pendant cette pause », avoue Alberto Puig. « Ils travaillent déjà sur quelques points en fonction des retours des pilotes depuis le début de l’année, mais nous devons continuer à travailler et à progresser. Une MotoGP est un ensemble complet, vous devez en améliorer tous les aspects. Une nouvelle pièce résout rarement tous les problèmes. Nous essaierons d’avoir une vision plus claire de l’avenir après la pause. Maintenant, il s’agit d’analyser et d’aller aux racines, au cœur de notre situation », dit encore l’homme de Repsol Honda.

On est donc encore très loin d’être en position au HRC de profiter d’éventuels points de concession à venir, puisque l’on ne sait pas où donner de la tête. Et puis il y a aussi ça, qui vaut quasiment une condamnation sans appel : « qu’est-ce qu’ils voient au Japon ? Je ne peux pas vous le dire parce que je ne sais pas ce qu’ils pensent ou font » sidère Alberto Puig.  « Je crois comprendre que notre personnel ici informe l’usine de la situation. C’est ce qu’ils doivent faire, leur donner la réalité de la situation ». Au vu de ce qui précède, la conclusion de l’Espagnol coule de source : « maintenant, nous parlons d’erreurs parce que nous sommes dans la merde. Mais nous avons aussi bien fait certaines choses ». Peut-être, mais c’était il y a déjà bien longtemps.

TC_Honda Preview with Puig

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