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Alberto Puig

Alberto Puig s’est fendu d’une approche intéressante sur le paddock d’aujourd’hui en Grand Prix, en regrettant celui du passé avec ses effusions qui agrémentaient le quotidien. Et pour cause : dans les impératifs à remplir pour que le MotoGP retrouve de la vigueur en termes de popularité et d’audience, l’ancienne génération signale souvent que les pilotes d’aujourd’hui sont trop polis pour être honnêtes et, surtout, terriblement ennuyeux. Car les fans aiment la polémique alimentant une rivalité bien identifiée structurant des camps qui s’opposent ensuite. Voici ce qu’en dit le martial team manager Repsol Honda…

Alberto Puig n’est pas ce que l’on pourrait identifier comme une personne fondamentalement affable, mais il représente une autre époque dont l’une des caractéristiques était de se dire les choses les yeux dans les yeux. L’ambiance était bien moins feutrée qu’aujourd’hui, mais, au moins, on savait à quoi s’en tenir. Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa sont passés entre les mains de l’Espagnol, deux pilotes dont la rivalité n’engendrait pas la mélancolie du temps de la 250.

Sur motorcyclesports, il se souvient ainsi d‘eux : « le moment de la plus grande rivalité s’est produit dans la catégorie 250cc. C’était terrible, il y avait une grande rivalité. À la base de tout se trouvait dans le talent de Dani et Jorge, qui à eux seuls ont considérablement élevé le niveau de la course. Dans cette catégorie, je pense que Dani avait quelque chose de plus que Jorge, mais cela a changé en MotoGP. Ensuite, je pense que c’est Jorge qui avait autre chose ».

« Je dominais la catégorie 250 et Jorge Lorenzo est arrivé pour me faire descendre du trône » - Dani Pedrosa

Alberto Puig : « aujourd’hui, les gens pensent certaines choses mais ne les disent pas pour ne pas dépasser certaines limites« 

Cette rivalité était aussi perceptible dans le paddock : « il y a des situations dans la vie où nous devons faire ce qui doit être fait » dit Puig. « Vous pouvez parfois quitter la sphère professionnelle, mais je me suis récemment entretenu avec Dani Amatriain, l’ancien manager de Lorenzo et il a défendu ses intérêts et j’ai défendu les miens. Nous nous sommes criés dessus. À l’époque, il n’y avait pas autant d’esprit sportif qu’aujourd’hui. C’était plus dur, mais il y avait aussi moins d’hypocrisie. Aujourd’hui, les gens pensent certaines choses mais ne les disent pas pour ne pas dépasser certaines limites ».

Une analyse qui mérite attention dans un contexte où un Jorge Lorenzo a récemment reconnu qu’il avait besoin de se construire un « ennemi » pour booster sa motivation. Valentino Rossi était aussi expert dans l’art de la polémique et de la déstabilisation. Mais un autre pilote de cette époque perdue n’avait pas cette mentalité, et il s’appelle Dani Pedrosa. Son point de vue sur la question est différent : « je ne comprends pas, ma conception de la compétition est différente. Vous ne pouvez pas simplement faire semblant et créer une rivalité à partir de rien. Ça doit être quelque chose de réel. Lorenzo ne m’aimait pas et il ne m’aimait pas ». Oui mais les accolades et autres félicitations dans le parc fermé à chaque fin de course sont-elles aussi réelles ou un autre jeu de rôle ?

Moto GP Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa (ANSA)

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