Marc Marquez manquera les courses MotoGP en Argentine et au Texas. Giacomo Agostini invite le champion à revoir ses limites.
Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto
Le spectacle MotoGP perd à nouveau une pièce fondamentale avec le forfait de Marc Marquez. Sorti en Indonésie après la terrible chute lors du warm-up à Mandalika, il ne sera pas du rendez-vous de Termas de Rio Hondo et il manquera probablement aussi Austin et Portimao. Personne ne peut prédire avec certitude son retour, mais l’absence du champion Honda commence à peser sur le spectacle mis en place par Dorna. Et Giacomo Agostini, qui était le plus grand de l’histoire de la moto, sait ce que cela signifie de ne pas avoir le phénomène espagnol sur la piste.
Marquez entre les mains des médecins
Il ne reste plus qu’à s’en remettre à la médecine, entre les mains habiles du Dr. Sanchez Dalmau, l’ophtalmologiste qui s’est occupé de lui déjà à la fin de l’année dernière après son crash à l’entraînement. » Nous devons faire confiance à la médecine, sûr que pour lui c’est un autre coup dur – affirme Agostini à ‘La Gazzetta dello Sport’. Plus important encore, les blessures arrivent toutes d’un seul coup. Il y avait beaucoup de chutes avant mais ça allait toujours. Mais ça arrive aussi dans la vie, d’abord tout se passe bien et puis du coup tout va mal ». A 29 ans, Marc Marquez a encore largement le temps de renouer avec le succès, même si le conditionnel est de mise et qu’en MotoGP rien n’est acquis. « Nous ne sommes pas médecins, eux seuls savent s’ils devront opérer ou s’il suffira d’attendre. Mais Marc a déjà été là pour ces moments, et il a été de retour. Seulement cette fois il s’est cogné la tête fort, pas les épaules ni les fesses, il a été étourdi en se levant ».
Les conseils de Giacomo Agostini
La carrière est en danger, c’est une option plausible. Il faudrait une autre approche, mais Cabroncito a la manie des limites dans son ADN, de gagner à tout prix, d’exceller avant tout. Des qualités qui l’ont mené à la conquête de huit titres mondiaux, dont six en MotoGP. « Il court toujours pour gagner et aller au maximum, mais il faut comprendre où est ce maximum », a ajouté Giacomo Agostini. « Parce que la chute est là, mais quatre chutes en un week-end, c’est un peu trop… J’ai vu les statistiques, une année en a atteint 27, l’an dernier 22… c’est beaucoup. Il doit comprendre qu’au-delà d’une certaine limite il va au sol. En tombant tellement dans le passé sans jamais se blesser, Marc a sans doute aussi pris du courage ».
Jusqu’à l’accident de juillet 2019 à Jerez, il semblait enveloppé d’une aura divine capable de le protéger des blessures, puis la déesse aux yeux bandés détourna le visage. Impossible de retenir un champion comme Marc Marquez en lui demandant d’aller moins vite. La recherche de la limite est une affaire personnelle qui concerne exclusivement le pilote, où personne ne peut s’y aventurer ni prononcer un mot. « Peut-être n’y a-t-il plus aujourd’hui la peur de notre époque, où l’on trouvait des murs, des poteaux, des ruisseaux », a conclu Agostini. “ Avec toutes ces protections on se sent en sécurité et on roule comme ça allongé dès qu’on glisse on est déjà au sol. Mais quand tu fais un high-side comme le sien, les choses changent ».