Au lendemain du Grand Prix de France, l’histoire semble se répéter pour un Jorge Lorenzo en mal de performance au guidon d’une nouvelle moto bien différente de sa précédente. Il y a un an, ce manque de résultat lui avait valu la déception du patron de Ducati qui lui signifiait la fin de partie au terme de la saison. Un déclic pour le Majorquin qui remportait dans la foulée le Grand Prix d’Italie suivant. En 2019, nous voici au même point avec une Honda. Mais Alberto Puig se montre plus prudent à l’égard de son pilote. La leçon du pied de nez a été retenue…
Une adaptation compliquée, des pannes mécaniques, des blessures ne lui permettant pas de concentrer tout son potentiel sur le dur apprentissage d’une Honda sont autant d’éléments qui expliquent la déception Lorenzo au HRC après cinq courses disputées. Pas un seul top 10, une humiliation en Espagne en se faisant dominer par le pilote d’essai invité Stefan Bradl qui a beaucoup commenté sur sa modeste vélocité, il est effectivement difficile de trouver matière à satisfaction pour l’équiper d’un Marc Márquez par ailleurs dominateur.
Le bouillant team manager Alberto Puig a un moment grogné, encourageant ainsi la rumeur voulant que Por Fuera serait sous pression chez Honda. Une situation énergiquement démentie en France. Alors que le Grand Prix d’Italie aura lieu le week-end prochain, on biffe toute idée de défiance à l’égard du Majorquin : « on n’est pas au niveau attendu, mais c’est quelque chose que lui et nous savons tous les deux » a confié Alberto Puig à motogp.com. Ce dernier est aussi conscient que la Honda est « très différente de toutes les autres motos qu’il a conduites ».
Par ailleurs, Jorge Lorenzo est un pilote particulier pour lequel la confiance essentielle s’acquière par une méthode de travail particulière. Il se concentre méthodiquement sur chaque détail, et un sujet qui n’est pas trop important pour les autres pilotes, comme l’ergonomie, est pour lui fondamental. Il l’a montré l’année dernière chez Ducati : Lorsque les pièces qu’il avait commandées sont arrivées, il a commencé à gagner des courses. Lors du dernier Grand Prix de France, avec les dernières nouveautés, il était beaucoup plus proche de ceux qui l’ont précédé jusque-là, et connaissant le fonctionnement de Jorge, à chaque course, il sera en progrès.
C’est aussi ce que croit Puig, qui affirme que « les résultats ne sont pas là, mais cela ne signifie pas qu’ils n’arriveront pas », sachant que Lorenzo est cinq fois champion du monde, ce qui n’est jamais coïncidence. « Nous croyons en son potentiel, en son histoire de pilote et en ses cinq titres. Nous allons l’aider à atteindre son niveau maximum. Nous espérons qu’il aura le courage de se battre et d’être l’un des meilleurs pilotes que nous pensons qu’il est ».
Alberto Puig ne veut pas non plus commettre la même erreur que Claudio Domenicali, qui, à deux Grands Prix avant la limite d’une décision sur l’avenir qui devait être prise, a annoncé que l’Espagnol ne poursuivrait pas en 2019… Juste avant que Lorenzo ne commence à gagner.
