A l’époque où nous l’avions interrogé sur le sujet brûlant de l’été, Paolo Ciabatti, le directeur sportif de Ducati Corse, nous avait bien fait comprendre que la rumeur du transfert de Marc Marquez chez Ducati en 2024, avait plus de corps qu’une simple rumeur. Cette semaine, il était l’invité du podcast de Giovanni Zamani, « A tutto Gas », et toujours avec son savoir-faire d’écrire entre lignes, a bien confirmé que le pilote Honda était uniquement motivé par le sport et la compétition, quitte à abandonner une quinzaine de millions d’euros dans l’affaire : chez Gresini, il n’aura aucun salaire !
Pêle-mêle, voici ce que nous avons noté pour le moment.
A propos de Marc Marquez chez Gresini…
« Même moi, j’étais convaincu que Honda ne pouvait pas
renoncer à Marc Marquez. Marc s’est mis d’accord avec l’équipe
Gresini après, je crois, avoir parlé à son frère et évalué la
compétitivité de la moto de l’année dernière. J’ai cru comprendre
qu’il court pratiquement sur la base d’un contrat sans salaire. Le
facteur économique n’est pas ce qui a motivé ce choix. Nous
devrions être fiers qu’il considère Ducati comme la meilleure moto
pour être à nouveau compétitif. Je ne cache pas que c’est un
mauvais client pour la maison parce que nous avons nos pilotes qui
jouent pour le championnat du monde, Bagnaia, Martin et Bezzecchi.
D’un certain point de vue, il n’était pas nécessaire d’ajouter un
élément de compétitivité supplémentaire. C’est une complexité
supplémentaire à gérer, mais c’est aussi une incitation à aller
plus fort. »
Le choix de Gresini et le rôle de Ducati..
« Ducati a été informé, mais contractuellement, c’est
seulement avec Pramac que nous pouvons décider des pilotes. Ce
n’est pas le cas pour Gresini et VR46, qu’ils aient raison ou tort
: nous n’avons pas à approuver leurs choix, pas plus qu’ils n’ont à
nous consulter. Ils nous ont informés lorsque la négociation
semblait sur le point d’aboutir. Nous avons compris qu’il
s’agissait d’une opportunité unique pour Gresini. Il ne nous a pas
semblé juste de leur dire d’arrêter. »
Sur la situation actuelle de Ducati…
« En 2017, nous avions vu que la moto était là, mais il
manquait quelque chose, toujours deuxième, puis aussi en 2021, avec
Bagnaia, puis l’année dernière, nous savons comment ça s’est passé.
Grande satisfaction ! »
Sur les différences entre l’équipe d’usine et
Pramac…
« Si Ducati craignait qu’une autre équipe gagne, elle ne
donnerait pas à Pramac et à Jorge Martin le même type de motos et
d’évolutions. Les plus observateurs auront remarqué que lors des
dernières courses, des ailettes ont été montées sur les fourches
avant. Quelles sont les motos qui en sont équipées ? Celles de
Bagnaia et de Martin. Elles ont exactement le même package
technique et sept personnes de Ducati travaillent à Pramac. Je
comprends que ceux qui font des conspirations n’y croient pas, mais
c’est comme ça. Nous avons décidé de mettre les pilotes Lenovo et
Pramac dans les mêmes conditions, que ce soit bien ou mal, et que
le meilleur gagne. Nous les considérons comme deux équipes
officielles, et c’est grâce à Pramac que nous avons pu faire rouler
plusieurs pilotes sur des motos officielles. »
A propos du choix de Marco Bezzecchi de rester chez
VR46…
« En 2024, nous aurons 4 motos officielles par contrat,
nous l’avions fait en 2022 pour avoir 5 motos officielles (avec
celle de Luca Marini) mais nous avons réalisé que cela avait des
coûts excessifs. La seule opportunité pour Bez d’avoir une moto
officielle était d’aller chez Pramac, avec Matteo Flamigni.
Cependant, connaissant la relation de Marco avec l’équipe VR46,
j’ai très bien compris son choix. Je le comprends et je
l’apprécie. »
Sur le retour de Andrea Iannone en SBK…
« L’opération a été définie ces dernières semaines. Je
suis très heureux, car son désir montre à quel point il veut
toujours courir. Quatre années d’inactivité sont cependant longues,
et il est donc difficile de dire à quel point il sera compétitif.
Je pense que cela prendra du temps, mais il sera alors parmi les
protagonistes. Il est encore relativement jeune, compte tenu de ce
que fait Bautista. »