Sepang va mettre fin à la trêve hivernale pour lancer les préliminaires d’une saison 2024 que l’on n’est pas moins impatient de voir débuter. Dans quelques heures, le MotoGP redémarrera en effet ses moteurs sur le circuit du Grand Prix de Malaisie pour les premiers tests de la nouvelle année. Tout commencera du 1er au 3 février avec l’habituel Shakedown, qui sera la première occasion de mettre en pratique le travail effectué en usine pendant l’hiver, dans un contexte chamboulé par l’arrivée des nouveaux points de concession…
La chasse à Ducati recommence. Non seulement sur la piste, mais aussi dans les coulisses dans un débat tendu sur la réglementation technique. Il n’y a qu’une seule question : comment limiter le super pouvoir de la marque dominatrice et remettre en selle ses rivales, afin de garantir un équilibre général sur la piste ? Une question qui, du moins en intention, trouve des réponses dans le nouveau système de concession approuvé en novembre dernier concernant les tests, le nombre de pneus et de moteurs, les jokers et les mises à jour aérodynamiques …
Le MotoGP 2024 s’apprête en effet à débuter son millésime à Sepang avec des changements notables dans le système de concessions, visant à limiter l’avantage de Ducati et à favoriser un équilibre compétitif. Voici les principaux points de ce nouveau système :
Répartition en groupes : les constructeurs sont répartis en quatre groupes (A, B, C, D) en fonction de leur performance passée. Ducati se trouve dans le groupe A en tant que leader, tandis que d’autres constructeurs comme KTM et Aprilia sont dans le groupe C. Yamaha et Honda sont dans le groupe D.
Allocation de pneus : les groupes influent sur le nombre de pneus disponibles. Ducati, en groupe A, ne pourra compter que sur 170 pneus, tandis que KTM et Aprilia en groupe C en auront 220, et Yamaha et Honda en groupe D en auront 260.
A Sepang, on aura un œil sur le clan Ducati avec Marc Marquez dedans mais aussi sur Honda qui semble mettre les bouchées doubles
Tests privés : les constructeurs japonais (Yamaha et Honda) peuvent faire participer des pilotes titulaires à des essais privés, tandis que Ducati, KTM et Aprilia ne peuvent amener que leurs pilotes d’essai.
Tests sur différentes pistes : Yamaha et Honda ont l’avantage de tester sur n’importe quelle piste du calendrier, tandis que les autres constructeurs ont des restrictions.
Wildcards : les équipes du groupe A, comme Ducati, ne peuvent plus compter sur des wild-card, ce qui limite les opportunités d’apport de nouvelles configurations en cours de saison.
Moteurs non scellés : les constructeurs des groupes A, B et C doivent sceller 7 à 8 moteurs en début de saison, tandis que ceux de la Bande D peuvent en avoir 9 à 10 sans restriction d’intervention. Yamaha et Honda peuvent développer librement leurs moteurs.
Développement aérodynamique : les constructeurs des groupes A, B et C sont limités à une seule mise à jour aérodynamique par saison, tandis que ceux du groupe D peuvent en effectuer deux.
Ces changements visent à réduire la domination de Ducati et à encourager un plus grand équilibre compétitif dans le championnat MotoGP. Chez Honda, on a déjà, mis les bouchées doubles avant Sepang en mobilisant Stefan Bradl dès le test WSBK à Jerez. L’Allemand et pilote test HRC avait alors déclaré : « j’ai deux motos dans le box avec des configurations si différentes que j’ai du mal à trouver un rythme. Il s’agit d’un test fonctionnel. La moto est sortie de la boîte et elle est neuve. Je ne veux pas dire que nous faisons un rodage du moteur, mais nous devons passer par différents processus. Les domaines de responsabilité en MotoGP se répartissent de plus en plus car il y en a de plus en plus. L’histoire devient extrêmement complexe ».
Il avait ajouté : « nous allons tester toute l’année et sur de nombreux circuits. Jusqu’à présent, j’avais de 25 à 30 jours de tests par an, maintenant ce sera 40 ». Quant aux Wildcards, Bradl a révélé que Honda a déjà des plans pour la première partie de la saison : « de temps en temps, il y aura aussi des courses. Nous avons demandé des Wildcards à Jerez (GP d’Espagne), Barcelone (GP de Catalogne) et Sachsenring (GP d’Allemagne). C’est le plan pour la première moitié de la saison ».