Le marché des transferts en vue de la saison 2023 et au-delà est entré dans sa dernière ligne droite et il reste un enjeu de taille à régler puisqu’il concerne un Champion du Monde du nom de Joan Mir. Son intégration au sein du team Repsol Honda est promise depuis des lustres par la rumeur mais alors que la trêve estivale a commencé, aucun contrat n’a encore été signé. Pendant ce temps, Alex Rins, son actuel équipier chez Suzuki, assure qu’il sera chez LCR Honda l’an prochain. C’est comme si l’officialisation du schéma avait été retardée du côté du titré en 2020 dans la catégorie. Une tension qui est palpable lorsque le sujet est soumis à son manager Paco Sanchez…
On se souviendra que Paco Sanchez est celui qui a irrité Pit Beirer de chez KTM en parlant des conditions de salaire d’un Remy Gardner dont il s’occupe également. Une thématique sensible mais en tant que manager, l’intéressé fait son boulot. D’ailleurs, il persiste et signe dans son évaluation de la situation du marché en déclarant sur la chaîne YouTube TR MotoGP : « les budgets ont été réduits, et c’est vrai surtout chez les marques européennes. Cela signifie qu’il y a peu de motos d’usine qui paient des salaires d’avant Covid. Il reste peu de places attractives pour les pilotes, tant sur le plan sportif qu’économique. Le salaire des pilotes est en baisse depuis des années, sauf pour Marc Marquez, Fabio Quartararo et Joan Mir, qui sont restés les mêmes. Nous atteignons des niveaux alarmants ».
A l’occasion, il donne des éléments qui révèlent une ambiance particulière chez Suzuki : « la moto ne va pas, les techniciens cherchent leur avenir même s’ils disent qu’ils vont tous ensemble … Ils ne sont pas à 100%, ils n’ont pas cet esprit d’équipe. Brivio a su très bien gérer les volontés et les égos, faisant de cette équipe une grande famille. Cela a été perdu et ce n’est plus une famille ». Une conséquence logique d’une fermeture annoncée du team à la fin de l‘année et coup de canif aux efforts déployés par Livio Suppo, le team manager qui fermera la boutique, à maintenir le navire bleu encore à flot…
« L’avenir de Joan Mir peut aussi dépendre de Franco Morbidelli«
Mais revenons à un Joan Mir pour le moment sans avenir sûr et certain. Le pilote a déjà dit que cette précarité lui pesait. Lorsque Paco Sanchez se lance sur ce sujet, il prend un ton martial laissant augurer une tension avec les plénipotentiaires Honda… « Joan n’a peur de rien, si c’était le cas, il resterait à la maison. Il connaît les difficultés et pour le moment Repsol Honda est la seule équipe que nous ayons. S’il ne court pas chez Honda, Joan rentre chez lui, il n’y a pas de plan B », a assuré son manager. On dirait presque un ultimatum, qui répond à un Alberto Puig qui a déclaré encore à Assen que Repsol Honda avait plusieurs candidats à envisager pour 2023.
« Rien dans le Championnat du Monde ne fait peur à Joan », insiste encore Paco Sanchez. « Il a la mentalité d’un champion ». Cela étant dit, le fait que Joan Mir puisse se retrouver sans perspective si Repsol Honda fait défaut n’est pas exactement la vérité. Car il y a une autre option. Mais pour qu’elle se révèle, il faudrait une démission…
Il est ici fait allusion de cette rumeur faisant état d’un possible retrait de Franco Morbidelli, qui laisserait un guidon libre dans l’équipe officielle Yamaha… « Lin Jarvis m’a assuré que Franco continuerait quelle que soit sa performance » commente le manager. Cependant… « Une autre chose est que Morbidelli s’en aille de lui-même. Donc, si nous sommes à la maison, j’imagine que Jarvis m’appellera » termine Paco Sanchez. Alors, Joan Mir équipier de Fabio Quartararo ? Yamaha n’aurait que deux M1 en lice l’an prochain avec une sacrée paire de Champions du Monde dans le box…