Après deux ans de doute et de frustration avec une usine Yamaha qui peut tout de même lui être reconnaissante d’avoir donné sa chance à un certain Fabio Quartararo, le Malaisien Razlan Razali se réjouit de vivre comme un heureux revirement. Ainsi, après avoir dû subir, il reprend la posture de celui qui peut faire son marché et choisir. Il prend d’autant plus son temps que la loi de l’offre et de la demande est aussi en sa faveur tandis que son nouveau partenaire Aprilia semble lui laisser les coudées franches. Au point qu’aucune obligation ne lui est faite d’enrôler un espoir italien, alors que l’équipe officielle de Noale a déjà deux Espagnols dans ses rangs…
Razlan Razali a perdu Petronas, a survécu sous son enseigne RNF mais compte bien rebondir dès 2023 avec Aprilia. Les revers qu’il a subis pratiquement à la suite de ses succès finalement peu considérés lui ont servi d’expérience. Il prépare donc avec minutie cette nouvelle aventure avec la firme de Noale, et prendra le temps qu’il faut pour faire les bons choix. Et d’autant plus que la conjoncture actuelle dans le paddock lui permet ce luxe : « nous sommes bien placés pour attendre et voir ce que font les autres équipes. Il y a plus de pilotes que de motos, il suffit d’attendre et de voir ce qui se passe. Il y a encore des pilotes MotoGP jeunes et expérimentés » commente-t-il sur Speedweek.
Il ajoute même : « nous sommes la seule équipe privée qui reste. Aprilia impressionne également par les performances décentes d’Aleix Espargaró et de Maverick Viñales. Nous sommes le point de contact pour les nouveaux venus, mais aussi pour ceux qui craignent pour leur place en MotoGP. Par conséquent, nous pouvons attendre de voir comment cela se développera. Je pense attendre le plus longtemps possible. Bien sûr, nous devons satisfaire nos sponsors en même temps. Je dirais que nous irons comme ça jusqu’à Silverstone ».
Avec un sponsor italien, et bientôt des motos italiennes dans son box, on serait tenté de penser que le Malaisien aura fatalement un pilote italien dans ses rangs. Un scénario que goûterait certainement un Celestino Vietti, qui est en lice pour le titre Moto2 cette année, et qui sait qu’à la fin de cette année, son actuelle écurie fermera ses portes…
Razlan Razali : « je veux prouver à Aprilia que nous pouvons obtenir de bons résultats tout de suite«
Mais Razali calme cet enthousiasme en précisant : « un pilote italien n’est pas tellement sur la liste des priorités. Il n’y a pas non plus beaucoup de pilotes italiens en ce moment. Les gens parlent de pilotes comme Vietti, mais il y a pas mal de pilotes qui ont plus d’expérience. Des pilotes qui sont en MotoGP depuis un an et qui peuvent encore se développer correctement. C’est pourquoi nous n’avons besoin de personne de Moto2 pour le moment. Nos sponsors le comprennent, il n’y a donc aucune pression pour trouver un pilote italien ».
Razlan Razali se veut vraiment complet sur le sujet : « nous ne prendrions pas un pilote Moto2 pour remplacer Darryn Binder. Ce n’est pas notre style. Cependant, nous ne sommes pas encore d’accord avec Darryn non plus, car il y a encore beaucoup de candidats possibles. Nous voulons obtenir des résultats tout de suite avec Aprilia. Je veux prouver à Aprilia que nous pouvons obtenir de bons résultats tout de suite, si nous trouvons les bons pilotes ».
Le Malaisien termine sur le matériel qu’il aura à disposition : « ce sera la dernière version de la RS-GP, issue de la dernière course en 2022. La moto évolue encore tout au long de la saison, elle devrait donc constituer une bonne base. Je ne pense pas qu’ils se reposent sur leurs lauriers. Toute l’équipe est très motivée. C’est une équipe gagnante et ils veulent que cela continue ». Le team RNF aurait donc toutes les cartes en main pour trouver son second souffle.
