Le MotoGP s’est trouvé un sujet principal pour animer ses coulisses d’un Grand Prix d’Autriche qui se déroulera aussi sur la piste. Il s’agit de la question de la course sprint, un nouveau format dans la catégorie que plus personne ne doute sérieusement voir mis en place en 2023. Cette nouveauté fait couler beaucoup d’encre et de salive tandis que parmi les pilotes on en trouve autant farouchement contre que d’autres absolument enthousiastes. Carmelo Ezpeleta va trancher dès l’heure du déjeuner dans une conférence qui rassemblera ce samedi toutes les personnalités officielles qui décident et organisent. Mais à quoi cela ressemblera-t-il ? Voici une ébauche…
Les avis continuent d’affluer parmi les pilotes au sujet de cette course sprint qui agrémente déjà les meetings de la Formule 1 certes, mais aussi du WSBK et du BSB. Marc Marquez, présent comme observateur chez Repsol Honda est pour, contrairement à Fabio Quartararo : « jusqu’à présent, cela n’a pas été officiellement confirmé. Mais quand je vois une telle course de sprint en Formule 1, j’aime ça. A présent, tout le monde a compris que nous devions changer quelque chose dans notre championnat. Nous devons améliorer le spectacle et rendre les Grands Prix plus attractifs pour de nouveaux prospects. Si ce format est adopté, je l’aime. J’adore la course. Si nous avons deux courses le week-end, ça me va ».
Jack Miller n’est pas contre non plus mais avec sa sémantique fleurie : « je suis un grand fan et partisan de ce concept. À l’avenir, nous, les pilotes, aurons la chance d’obtenir un bonus deux fois par week-end ! Oui, pourquoi ne pas essayer ? Nous obtiendrons des demi-points. Je pense que cela vous incite à prendre plus de risques en tant que pilote. Vous n’avez pas à vous soucier des pneus et de la consommation de carburant. Dans la plupart des courses de fond le dimanche, les pneus ou le carburant limitent vos performances. Je suis favorable à tester cet élément pendant un an puis à l’évaluer en fin d’année. Une telle course de sprint est une attraction supplémentaire incroyable pour samedi. Les fans vont adorer voir ça. Il y aura de très bonnes courses ».
Jack Miller et la course sprint MotoGP : « pourquoi pas ? Nous sommes ici pour faire des courses de motos, pas pour exécuter une danse classique«
Miller est conscient qu’une course supplémentaire signifie plus de risques. « Bien sûr, le risque va augmenter. Quant au facteur de risque, nous sommes tous des athlètes extrêmement en forme. Aujourd’hui, nous sortons tous en FP4 samedi après-midi et parcourons presque une distance de course complète à la vitesse de course. Pourquoi ne devrions-nous pas plutôt faire cela dans une course de sprint et gagner de l’argent avec ? Nous sommes ici pour faire des courses de motos, pas pour exécuter une danse classique ».
Mais comment cette course sprint sera insérée dans le programme déjà chargé d’un Grand Prix ? Le site Speedweek est allé au renseignement, et voilà ce qu’il rapporte en exclusivité. Dans un premier temps, celle compétition aura une distance moitié moindre que celle de la course de dimanche. Elle devrait donc rapporter 12,5 points à son vainqueur. Une comptabilité qui l’éloigne de son homologue en Formule 1 où elle pèse bien moins dans la course au titre…
Sinon, après la FP3, les 10 premiers passeront directement aux qualifications 2. La FP4 de 13h30 à 14h00 d’aujourd’hui sera abandonnée et remplacée par un warm-up de 20 minutes pour la course sprint. La course de sprint commencerait alors à 15 heures. Au passage, la grille de départ du Grand Prix de dimanche sera identique à celle de la course sprint, c’est-à-dire basée sur les qualifications du samedi, comme auparavant. Viennent ensuite les qualifications Moto2 et les courses annexes telles que la Coupe du Monde MotoE et la Red Bull Rookies Cup. Aucune course sprint n’est prévue pour les catégories Moto3 et Moto2.
Cette course est destinée à ajouter de la valeur au samedi du week-end du Grand Prix et également à attirer plus de spectateurs sur les pistes. Il faudra sans aucun doute revoir le règlement en matière d’allocation pneumatiques par course et de moteur sur l’année, et donc se pencher sur les nouveaux coûts engendré, un sujet sensible en ce moment s’il en est. Cela étant dit, au vu de sa nature et des points attribués, la question de savoir comment le futur vainqueur du Grand Prix sera déterminé est posée. Il serait possible d’additionner les points du samedi et du dimanche, comme les deux manches du dimanche dans le Championnat du monde de motocross MXGP et MX2.
Enfin, cette compétition va changer non seulement la physionomie de la course au titre mais aussi chambouler les statistiques. Un pilote dominateur pourra à présent rafler jusqu’à 40 victoires ou plus par an. Les records de Giacomo Agostini (122 victoires en GP) et Valentino Rossi (115 victoires en GP) ne seraient plus inaccessibles… Ceci à condition que cette course sprint soit organisée à chaque étape du calendrier. En Formule 1, ce n’est pas le cas.