Chez Yamaha, il n’y a qu’un seul pilote qui tient la boutique, ce que n’a pas manqué de relever Andrea Dovizioso qui ne s’en sort pas avec une M1 dont la polyvalence proverbiale est à jeter aux oubliettes. Pour l’Italien, la marque d’Iwata se retrouve avec le Champion du Monde français dans la même situation que Honda avec Marc Marquez : en état de dépendance. Et son équipier Franco Morbidelli, qu’en pense-t-il ? Il souffre tout autant et tend donc logiquement vers la même opinion avec ce soulagement d’avoir un contrat jusqu’à fin 2023. Enfin, normalement…
Dans le MotoGP d’aujourd’hui il ne faut jurer de rien. Le marché est actuellement composé de plus de pilotes de haut niveau à la recherche d’un team que de motos disponibles. Une situation que le retrait promis de Suzuki à la fin de l’année n’a fait qu’exacerber, impactant même fortement les négociations salariales… Dans ce contexte, il est bienvenu de montrer d’excellents résultats à l’arrivée des courses à son employeur, mais, même dans ce cas, rien n’est sûr. Demandez donc à Aleix Espargaró ce qu’il pense de sa situation avec Aprilia. Et on parle de l’actuel second au championnat…
Alors, lorsque l’on n’est plus à la hauteur d’une réputation qui a séduit un temps un constructeur, on peut se faire des cheveux blancs. Même si on a un contrat en poche jusqu’en 2023. Une conjoncture qui est exactement celle de Franco Morbidelli. Il sait qu’il lui faut réagir et avant de disputer son Grand Prix de France, il avait commenté : « j’ai de grandes attentes. Je crois que nous allons faire un pas en avant par rapport aux courses passées. Nous voulons passer directement en Q2, nous n’avons pas pu le faire depuis le Qatar. Il est donc temps ».
La piste du Mans a rendu son verdict depuis, et c’est une catastrophe. Des chutes, une Q2 inatteignable, une position de 19è sur la grille pour un classement à la 15è place devant les autres Yamaha de Dovizioso et de Darryn Binder qui clôturent les 17 classés… Il n’y certes pas de quoi pavoiser… « Je gagne d’un côté et je perds de l’autre. Ce n’est pas assez. Nous travaillons pour trouver quelque chose qui me permette d’être rapide. Le changement effectué entre FP4 et les qualifications n’a pas fonctionné, nous devons chercher une autre solution » a commenté l’italo-brésilien.
Franco Morbidelli : « je suis d’accord avec Dovizioso : soit tu roules comme Fabio Quartararo, soit tu ne peux pas aller vite«
Il dit encore : « le problème, c’est que la moto ne va pas là où je veux aller. Il faut beaucoup d’efforts pour pousser la moto dans la direction souhaitée. Ce n’est pas aussi facile pour moi que ça devrait l’être. Nous devons travailler pour obtenir les mêmes performances avec moins d’efforts ». Et il termine : « je suis d’accord avec Dovizioso à propos de la Yamaha : soit tu roules comme Fabio, soit tu ne peux pas aller vite » …
La crise est telle que Franco Morbidelli commence à en perdre son flegme en entendant les bruits de couloir qui le mettent sur la touche à la fin de cette année … « La raison de la rumeur est qu’un pilote ne fonctionne pas comme il le devrait. Si c’est le cas, il est en danger », analyse Francky sur Speedweek. Mais il précise aussi : « j’ai confiance en mon équipe et je crois en leur fidélité contractuelle. Ce sont des bonnes personnes. De plus, je crois en de solides résultats à l’avenir qui garantiront que de telles questions ne se poseront plus ».
On rappellera, au passage, que Yamaha s’apprête à vivre les prochaines saisons avec ses deux seules machines officielles, puisque Razlan Razali, qui jouait jusque-là avec sa structure le rôle de team satellite est proche de signer avec Aprilia pour la même mission… Et puis Joan Mir comme Alex Rins cherchent du travail pour 2023 tandis que Lin Jarvis s’est déjà déclaré ouvertement déçu par son actuel second pilote.