Johann Zarco a été fin diplomate en signalant aux dirigeants de Ducati que s’ils avaient un vrai dilemme à choisir entre un Espagnol et un Italien pour la place d’équipier de Pecco Bagnaia pour 2023 et au-delà, ils pouvaient toujours couper la poire en deux en prenant un pilote de la terre du milieu, soit un Français. Une fine allusion qui permet d’avancer ses pions car on ne sait jamais : sur un malentendu, ça pourrait conclure…
Johann Zarco s’est subtilement invité dans le débat toujours ouvert au sujet de la Ducati rouge encore disponible pour la prochaine saison. Le double Champion du Monde Moto2 a été invité sur ce terrain mouvant avec une question concernant son avenir à laquelle il a répondu avec la franchise qu’on lui connait. Mais il a poussé un peu plus son argumentation sur le ton de la plaisanterie jusqu’au box usine. Mais cela a été dit…
D’abord, le désormais troisième au championnat, et donc depuis le dernier rendez-vous au Sachsenring meilleure chance de la marque de Borgo Panigale dans l’actuelle course au titre MotoGP, a fait une intéressante mise au point sur les négociations qu’il mène actuellement avec le staff Ducati… Car il les mène littéralement. Il dit en effet : « nous avons de très bonnes relations, avant tout parce que je suis seul à leur parler, sans aucun manager, puisque j’ai eu ma propre histoire et que je suis suffisamment vieux pour leur parler directement ». Les autres n’ont donc pas encore la maturité pour assumer une telle démarche…
Le tricolore poursuit : « ils savent comment je pense, ils savent que la chance de rester chez Ducati est la meilleure chose pour moi pour construire des résultats et aller jusqu’à la victoire. Et avoir une Ducati d’usine dans le team Pramac est déjà quelque chose de très bien pour moi, donc continuer avec Ducati, même si ce n’est pas signé, ce ne sont que des paroles, mais c’est quasiment sûr à 100 %. Ce serait une mauvaise surprise de ne pas avoir de contrat ».
Johann Zarco : « si je suis un prétendant au titre, alors ce serait encore mieux d’être dans le team d’usine. On ne sait jamais«
Johann Zarco n’en reste pas là, rebondissant aussi sur les fines interrogations de son compatriote Fabio Quartararo qui s’est demandé tout haut pourquoi Zarco n’était pas déjà un pilote d’usine Ducati… « Je pense qu’ils savent plus ou moins tous les pilotes qui seront chez Ducati, mais ils ne sont pas encore certains à 100 % de savoir où les mettre. En plaisantant, j’ai dit à Ciabatti et Dall’Igna que s’ils hésitaient entre un Italien et un Espagnol, ils pouvaient viser au milieu et prendre le Français (rires). C’est comme s’ils étaient d’accord mais ils ont beaucoup de choses à prendre en considération. En sachant que je me sens très bien chez Pramac, et il y a aussi les relations avec Campinoti : quand un team satellite avec une moto d’usine ont de bons résultats comme nous en faisons, c’est très bien pour un team satellite. Ils ont leurs propres sponsors et ils peuvent avoir plus de soutien de leurs sponsors s’ils ont un bon pilote ».
Le Cannois termine : « parfois, quand le bon pilote s’en va dans le team d’usine, ils doivent reconstruire quelque chose avec un autre. De ce point de vue, cela peut être bien de rester avec Pramac, et de l’autre côté, il y a le prestige du team d’usine. Si je remporte des courses et que je suis un prétendant au titre, alors ce serait encore mieux d’être dans le team d’usine. Mais on ne sait jamais ». Tout ceci ne serait donc pas qu’une blague ?