Cette saison 2022 n’a pas encore commencé qu’elle est déjà historique. Pour s’en persuader, il suffit de lire son calendrier où l’on y recense 21 rendez-vous. Et c’est du jamais vu. Le fait est acquis : le championnat du monde moto affronte sa plus longue saison de tous les temps. Une évolution qui fait forcément débat parmi les pilotes.
21 Grands Prix, dans une saison ce n’est pas rien lorsque l’on est un pilote de moto. Une catégorie où l’on s’y blesse plus fréquemment qu’en sport automobile tandis que même sans cette conséquence d’une mauvaise chute, le corps est poussé à ses extrêmes limites avec ses missiles approchant les 300 ch, de 157 kilos et pouvant filer à 360 km/h. Signe des temps, de ses pépins physiques à répétition qui l’ont fait entrer dans une autre phase de sa brillante carrière, Marc Marquez ne se réjouit pas de voir cette inflation de Grands Prix : « si nous voulons aller dans plus de pays à l’avenir, nous devrons annuler certaines courses », prévient ainsi l’octuple Champion du Monde.
« 21 courses, c’est un grand nombre », précise l’Espagnol. « On ne peut pas continuer comme ça », précise-t-il. « Il faut se fixer une limite », exige le sextuple champion de MotoGP, rappelant que dans de nombreuses courses, les blessures peuvent avoir un impact majeur sur le déroulé d’un championnat aux courses programmées sur des week-ends successifs. « Parfois, on se sent très épuisé » avoue déjà Francesco Bagnaia, qui rappelle : « on n’a pas beaucoup de temps pour se détendre ».
Le MotoGP n’a jamais vécu une saison à 21 Grands Prix
Andrea Dovizioso, qui revient en MotoGP, critique également le calendrier en croissance. « Je ne veux même pas y penser », explique-t-il sur Motorsport-total. L’Italien comprend l’aspect commercial, mais précise qu’il a déjà trouvé que 19 courses c’était « beaucoup ». Dovi, au passage, préférerait faire plus de tests : « si c’était ma décision, je ferais trois tests avant la saison et pas seulement deux » dit-il, s’inscrivant ainsi totalement à contre-courant de l’évolution souhaitée par le promoteur Dorna.
Le Champion du Monde 2020, Joan Mir, en revanche, ne voit « pas de problème » pour les pilotes dans une saison à 21 courses. Cependant, il est également conscient que les membres du cirque MotoGP ont « moins de temps à la maison avec leurs familles » en conséquence. « Je ne sais pas combien de courses nous pouvons faire en un an » dit l’officiel Suzuki qui veut attendre et voir comment se déroule la saison 2022 car il n’a jamais fait autant de courses en un an. L’Espagnol pense définitivement que le développement vers la Formule 1 est « fou », une catégorie qui aura 23 courses au calendrier en 2022. Mais le MotoGP n’est plus loin non plus de ce chiffre.
Maverick Viñales, de son côté, est d’avis que la croissance est bonne pour le MotoGP : « c’est toujours agréable de venir dans de nouveaux pays », déclare le pilote Aprilia qui cite le nouveau Grand Prix d’Indonésie comme un exemple positif. Les fans y sont extrêmement enthousiastes. « C’est bon pour nous et pour le championnat. Je pense que le MotoGP va grandir en conséquence. Cela doit être notre objectif », explique Viñales. Nous verrons dans quel état seront les pilotes après 21 joutes mais aussi, et peut-être surtout, si cette ambition pourra être tenue dans un contexte de crise sanitaire.