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Lorenzo, nouveau maître. Cet article fait suite à la première partie, parue jeudi 24 juin à 20 h 30. 

Une fois débarqué sur le continent américain, il écrase de nouveau Casey Stoner à Laguna Seca. Sa célébration, raccord avec son casque « Lorenzo Moon », est désormais iconique. Dans le Corkscrew, il simule les pas d’un astronaute sur la lune avant de planter le drapeau « Lorenzo’s land », psychologiquement terrible pour tous les adversaires.

Son arrogance ne collait pas avec son style de pilotage, et c’est exactement pourquoi Lorenzo divisait autant. L’homme à le sang chaud, n’hésite pas à dire ce qu’il pense, va au clash, célèbre ses victoires, mais est un chirurgien en piste, froid comme le temps. C’est un Stoner inversé.

De retour en Europe, il écœure Dani Pedrosa à Brno (+5.0s), avant de tomber en troisième place à l’occasion du Grand Prix d’Indianapolis. En vérité, ni Pedrosa ni Stoner ne font une mauvaise saison, juste moins bonne que celle de Lorenzo.

 

La célébration du drapeau était lourde de sens. Photo : Morten Jensen


Le week-end de Misano, d’habitude si festif, fut entaché par la mort de Shoya Tomizawa en Moto2. C’est encore Pedrosa, sur un énorme rythme, qui remporte la course juste devant …Lorenzo.

Les premiers signes de faiblesses apparaissent à Aragón, puis à Motegi. Jorge signe deux quatrièmes places, soit son pire résultat cette année-là (!). En effet, et vous l’avez peut-être remarqué précédemment, il n’était pas descendu du podium jusqu’ici.

Vient la Malaisie, où une troisième place suffit à le titrer pour la première fois. Ironiquement, c’est Rossi qui remporte la manche, sa première depuis son énorme blessure du début de saison. Les deux sont des compétiteurs, pas de grands amis, mais se respectent énormément. D’ailleurs, Lorenzo eut un message de soutien pour Rossi sur la grille du Grand Prix d’Italie, un geste trop souvent oublié.

Le majorquin aurait aimé triompher à Phillip Island, devant Stoner, l’un de ses grands rivaux. Mais l’australien y est trop à l’aise. L’avant dernière manche de la saison à Estoril ne laisse pas plus de suspens.

Le circuit favorisait le style de pilotage de Lorenzo. C’était son préféré, son terrain de jeu. Sans faire de sentiment, il mit plus de huit secondes à Rossi et prit une nouvelle fois la première place. Même résultat à Valence, quelques semaines plus tard, avec Casey dans le rôle de Vale’.

 

Autant de talent en une photo est indécent. Saurez-vous tous les reconnaître ? Photo : Neuwieser


Vous vous en souvenez peut-être, mais « Por Fuera » avait opté pour un casque plaqué or incrusté de cristaux Swarovski, flashy et représentatif du personnage. Qu’on l’aime ou pas, on ne peut pas nier son apport majeur à la discipline au fil de ces dix dernières années.

Aujourd’hui, les célébrations, les décorations de casques significatives et avec du sens – parfois philosophique, comme « Lorenzo Moon » évoqué plus tôt – manquent cruellement à la MotoGP. Il était celui que l’on adorait détester, mais aussi le plus fort du monde, du moins en 2010.

À l’heure des comptes, le bilan est sans équivoque : 383 points (nouveau record d’époque), contre 245 pour son poursuivant. Neuf victoires, six pole positions, quatre meilleurs tours en course mais surtout 16 podiums en 18 courses. Seuls les grands de ce sport – Duke, Agostini, Hailwood, Surtees, Rossi, Doohan – parvinrent à afficher de telles statistiques. Au sein de cette caste, Lorenzo est comme un poisson dans l’eau. Pire, ce n’était que le début.

 

Photo de couverture : Box Repsol 

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