Arrivé en tête du championnat avec une avance de 46 points sur son plus proche poursuivant, Josh Herrin – coéquipier Loris Baz – a contrôlé la course de main de maître au New Jersey Motorsports Park (NJMP), pour rempoter son deuxième titre en MotoAmerica, plus de dix ans après le premier. Un scénario rêvé pour celui qui souhaitait à tout prix décrocher son sacre sur une victoire.
La course n’était cependant pas gagnée dès le début, et la pression était au rendez-vous, sachant qu’une erreur de sa part aurait totalement relancé le championnat, et augmenté les chances de Cameron Beaubier d’arracher une nouvelle couronne. Bien que cette idée soit restée loin de la tête du pilote BMW qui débutait la première épreuve du week-end avec l’obligation de la remporter.
« Au début, c’était mouvementé. Tout le monde était partout. J’essayais juste d’être détendu et calme, ce que j’ai appris au fil des années, commente Herrin à l’arrivée. J‘ai pu le faire aujourd’hui. Je me sentais tellement à l’aise, et il semblait que tout le monde était si mal à l’aise. Quand j’étais en tête, j’ai vu Bobby (Fong) derrière moi, et je ne voulais tout simplement pas prendre de risques avec lui. Alors, je l’ai laissé passer sur la ligne droite. Je pensais qu’il passait à gauche, mais il passait à droite.
Puis lors des trois derniers tours que j’ai repris du rythme, poursuit-il. Et je m’en suis sorti. Je ne pensais pas que cela arriverait un jour. Je pensais que je terminerais huitième ou neuvième aujourd’hui. Je voulais quitter COTA en gagnant et remporter le championnat contre un Beaubier en forme. Au final, j’ai pu le faire aujourd’hui sur une piste qui ne m’a jamais convenu en Superbike. C’est probablement à côté de Barber la piste à laquelle j’ai le moins confiance. »
Une victoire qui lui semble méritée, et qui a donc encore plus de saveur. Mais comme ces moments se construisent en équipe, Josh Herrin ne manque pas de remercier l’équipe Warhorse Racing Ducati, et en particulier son voisin de garage français, Loris Baz, ainsi que leurs compagnes respectives.
« Merci à Loris d’être le meilleur coéquipier que j’ai jamais eu, ajoute encore Herrin. Merci à l’équipe, et à Joyce, de toujours nous préparer le déjeuner et de s’assurer que nous sommes pris en charge. À Rachel de toujours s’occuper du petit fou Griffin chaque fois que je suis aux courses. Je suis tellement heureux qu’ils soient ici pour célébrer avec nous. »
Troisième au terme de cette course 1, Baz avoue avoir tout fait pour favoriser ce dernier lorsqu’il est passé devant lui, même si cela impliquait de ne pas concrétiser la pole positon qu’il avait signé dans la matinée.
« J’ai vu Josh passer, et je me suis dit, d’accord, maintenant les choses changent. Je voulais rester derrière lui et (Bobby) Fong, mais Fong était vraiment proche de lui. J’essayais juste de ne pas trop réfléchir, mais en même temps de réfléchir beaucoup, confie Loris Baz. À quatre tours à la fin, je regarde derrière, ce je ne fais jamais. Je pensais que c’était Beaubier. J’ai essayé de donner un petit écart à Fong, pour qu’il ne plonge pas pour Josh. Les derniers tours, j’ai poussé à nouveau juste pour ne pas être en mesure d’être attaqué. Pour être honnête, je n’allais rien essayer de fou sur Josh. »
Cette troisième place ne l’a d’ailleurs pas empêché de partager la joie de son équipier à l’arrivée. Avouant se surprendre lui-même à célébrer le succès de l’un de ses concurrents, sinon le premier comme le veut la célèbre expression.
« Je suis si heureux et si fier de lui. Je n’ai jamais pensé que je pourrais être heureux pour un coéquipier qui gagne un championnat et me botte le cul comme ça toute la saison, mais je suis vraiment heureux et fier de lui » conclut Loris Baz.