KTM a placé son dispositif pour les prochaines années en Grand Prix, avec une filière aussi ambitieuse que structurée. Une politique qui ne tardera à produire ses effets car elle a les moyens de sa réussite. L’objectif ? Repérer un jeune pilote très vite et le fidéliser jusqu’à l’amener dans la catégorie reine, le MotoGP. La firme de Mattighofen a récupéré son jeune vainqueur de la Red Bull Rookies Cup Johann Zarco pour le mettre lors des deux prochaines saisons sur sa RC16 officielle. Elle a aussi fait signer chez le satellite Tech3 Miguel Oliveira qui s’est révélé sous ses couleurs en Moto3 et, maintenant, en Moto2. La suite est déjà en cours, avec Marco Bezzecchi !
Marco Bezzecchi participe aux courses du Moto3 en CIV dès 2014. Un an plus tard, il dispute deux wildcards en mondial, à Losail et au Mugello. Cette saison-là, il sera aussi sacré en Italie. En 2016, le transalpin fait ensuite deux autres apparitions sur la scène internationale, en Autriche et en Grande-Bretagne où il porte les couleurs de Mahindra. Le CIP Unicom Starker l’engage alors en vue de 2017 et l’Italien fait sensation au Japon en se hissant sur la troisième marche du podium. 23e du classement général, il trouve une place au sein du PrüstelGP qui a lâché ses Peugeot pour des KTM. Âgé de 19 ans, il est, après quatre manches, en tête du présent Championnat de Moto3 grâce à trois podiums, dont une victoire en Argentine.
L’Italien est aussi un poulain de la VR46 Academy. Autant dire que l’élève est aux bonnes écoles ! Et il a tout l’intérêt du patron des sports chez KTM, Pit Beirer : « mon souhait est de garder un pilote comme Marco Bezzecchi et, s’il continue de montrer de si belles dispositions, de le confirmer pour une seconde saison en Moto3. On observe aussi des talents comme Masia ou Foggia. On ne veut plus chercher des talents en regardant seulement le marc de café. C’est notre but. Et ça semble déjà bien parti cette saison ».
Une saison où KTM se porte mieux que l’an dernier. Le constructeur y avait vécu sa pire campagne depuis l’avènement du Moto3 en 2012. Une seule victoire, celle de Migno en Italie, pendant que les Honda se sont taillés la part du lion. Cet hiver, KTM a récupéré les naufragés de la retraite de Mahindra que sont le Ángel Nieto (Arenas, Migno) le CIP (McPhee, Yurchenko) et, donc le PrüstelGP.
« Il est encore trop tôt pour parler de titre possible » termine l’homme de Mattighofen. « Mais cette saison, on joue les podiums à la régulière. Nous sommes revenus dans la course grâce au très bon travail de cet hiver ». Reste que les Honda sont redoutables et ont, sur le papier, les pilotes les plus expérimentés dans leurs rangs. Les performances de Bezzechi sont d’autant plus remarquables !