Le Grand Prix de Malaisie a été endeuillé par la perte du jeune Afridza Munandar lors de l’Asian Talent Cup. Pour Paolo Simoncelli, qui a perdu son fils Marco sur le même tracé il y a huit ans, il a été difficile de ne pas faire de rapprochements. Il s’est ainsi exprimé dans un communiqué :
« Un jour, un homme très spirituel m’a dit que la Malaisie était le lieu le plus spirituel au monde. Si la spiritualité signifie se rapprocher de la vie éternelle, alors cela vaudrait la peine de changer de circuit, bien qu’il fasse partie des plus beaux au monde.
Cet accident m’a fait penser au mois de juin 2016, lorsque, après le décès de [Luis] Salom, [Paolo] Beltramo avait écrit un article incroyable et très émouvant qui se terminait ainsi : « J’espère que cela n’arrivera plus que dans très, très longtemps, mais je suis certain que nous rencontrerons de nouveau ce paddock silencieux, avec les yeux plein de larmes, le cœur empli de douleur, pleurant la perte d’un garçon qui pourchassait son rêve »… Ce jour a fini par arriver. 3 novembre 2019. Après trois ans, ce p***** de destin est venu prendre une nouvelle vie, celle d’Afridza Munandar, un jeune et talentueux pilote indonésien.
Je ne crois pas qu’il y ait une bonne ou une mauvaise théorie sur ce qu’il s’est passé, j’ai simplement la mienne. J’ai imaginé comment cela aurait été d’avoir Marco de retour avec nous, aujourd’hui. Cette possibilité absurde que quelqu’un nous le rende après huit ans, sans rien changer de ce qui s’est passé ensuite, la Fondation, l’équipe, avec toute la douleur et les bonnes choses. Je suis certain qu’il courrait de nouveau. « Salut P’pa, où est mon casque ? » Il entrerait en piste avec la même passion qu’en 2011, afin de botter les fesses de tout le monde, peut-être même un peu plus si c’était possible. Il nous ferait des dépassements à couper le souffle, par l’intérieur, pour déclencher de nouveaux applaudissements et nous faire rêver à nouveau. Pour prouver que des choses incroyables « peuvent arriver », il faut juste continuer à y croire.
Aujourd’hui à Sepang nous avons de nouveau payé bien trop cher. Peut-être que cet homme très spirituel voulait dire que ce circuit est « hanté », de par les nombreux titres qu’il a accordés, et les nombreux autres qu’il a pris. »