Garçon discret et réservé, Niccolò Antonelli est un pilote dont le nom compte dans la catégorie Moto3. Auteur d’une brillante saison 2015 durant laquelle il avait remporté ses deux premières victoires en Moto3 et empilé deux autres podiums, on se souvient également du panache avec lequel il avait arraché la première victoire de la saison 2016 à Brad Binder au Qatar. Arrivé en 2017 dans l’équipe Red Bull KTM Ajo, championne du monde en titre, la saison dernière s’annonçait sous les meilleurs auspices pour le pilote italien. Malheureusement la magie n’a pas opéré.
Après une saison 2017 compliquée, Antonelli a décidé de revenir aux sources en intégrant une équipe italienne familiale roulant sur Honda : la SIC 58 Squadra Corse, team de Paolo Simoncelli. Avec eux, Niccolò espère revenir aux avant-postes afin de côtoyer de nouveau les sommets qu’il a connus il y a peu.
Sa saison passée, le bilan des tests, ses objectifs de 2018… Le pilote italien s’est confié dans une interview exclusive à Matteo Bellan pour le site TuttoMotoriWeb.
Niccolò Antonelli est, sans aucun doute, l’un des talents les plus intéressants du Championnat du Monde Moto3. Le pilote de vingt-et-un ans originaire de Cattolica sort d’une saison 2017 compliquée sur KTM, mais compte sur la Honda du team SIC 58 Squadra Corse pour se relancer.
Le jeune pilote italien a été rapide lors des tests Moto3 de pré-saison à Valence et Jerez. La dernière session est prévue les 6, 7 et 8 mars à Jerez de nouveau et Antonelli voudra y confirmer ses résultats, et progresser. Tuttomotoriweb a interviewé Niccolò, afin de capturer ses impressions du moment, mais pas que.
Commençons par 2017, une saison difficile au guidon de la KTM. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
« Disons que ça n’a pas été la meilleure année pour KTM en général. Là-dessus je ne me suis peut-être pas parfaitement adapté tout de suite. Et en plus j’ai eu deux blessures qui m’ont beaucoup ralenti durant la seconde partie de la saison. Ces trois choses ne m’ont pas aidé. »
Malgré ces complications, que retiens-tu de positif de cette saison ?
« Il y a eu un podium et jusqu’à ce que je me blesse nous partions toujours des deux premières lignes. Ce n’était pas si mal. Evidemment nous avons été en dessous des attentes alors que ce devait être une grande année, mais je retiens également des choses positives. Même si quand je souhaite penser à quelque chose de positif je ne pense pas à 2017 mais à il y a deux ans. »
Tu es arrivé dans le team SIC 58. Comment cela se passe-t-il avec ta nouvelle équipe ? Et quels sont tes rapports avec Paolo Simoncelli ?
« Cela se passe très bien. C’était l’ambiance que je recherchais, plus sereine et tranquille. Mes rapports avec Paolo Simoncelli sont bons. Il est très direct, donc c’est facile de parler avec lui. On peut parler de tout et n’importe quoi. Quand il a quelque chose à te dire, il te le dit. Tout se passe très bien. »
Après un an sur KTM tu reviens sur une Honda. La moto japonaise est plus adaptée à ton style de pilotage ?
« Oui, elle est probablement plus adaptée à mon style de pilotage, car j’ai peut-être moins besoin de travailler pour m’adapter à la moto. Cependant pour être devant, ici, tu dois malgré tout travailler, indépendamment de la moto dont tu disposes. Après une année négative comme celle de 2017, la prise de contact a été bonne. »
Quelles ont été tes sensations durant ces tests Moto3 ?
« Je ne pensais pas être aussi rapide tout de suite. Je croyais arriver à cette vitesse un peu plus tard. Je suis très content, j’ai eu de très bonnes sensations. Je dois néanmoins retrouver un peu de vitesse, car j’en ai perdu l’an dernier à cause de mes blessures. Mais je suis content, je suis en train de redevenir rapide et ce, assez vite. »
Quels objectifs t’es-tu fixés pour 2018 ?
« Mon objectif principal est de revenir me battre avec les premiers. Le plus important est d’être de nouveau devant afin de lutter pour les premières places dans toutes les courses. Après, tout le monde sait que c’est dur de faire des pronostics en Moto3. »
Selon toi, quels pilotes sont favoris pour le titre Moto3 2018 ?
« Il y a des pilotes qui sont là pour gagner le championnat. Les deux plus grands favoris sont Martin et Bastianini, et puis il y a également d’autres pilotes qui sont rapides et qui vont également se battre pour gagner comme Canet et Di Giannantonio. »
Tu es l’un des talents de la VR46 Riders Academy. A quel point est-ce important de se confronter à un champion comme Valentino Rossi ?
« Ce n’est pas donné à tout le monde de travailler avec Valentino Rossi. Nous sommes très chanceux. C’est facile de créer une relation avec lui, il est toujours avec nous et tu peux lui demander n’importe quoi. Il croit beaucoup en nous, ce qui est vraiment super. Les conseils qu’il m’a le plus donnés concernent le fait de rester constamment concentré, et je pense avoir progressé sur ce point. »
A présent, tu es évidemment focalisé sur le fait de te relancer cette année, mais est-ce que tu penses à un futur en Moto2 ?
« Je ne pense pas du tout à 2019, je suis concentré sur 2018. J’y penserai un peu plus tard. Bien sûr, passer dans la catégorie supérieure fait partie de mes objectifs mais pour l’instant je n’y pense pas, et ça n’a pas de sens d’y penser. Peut-être que dans trois ou quatre mois je saurai répondre. »
Traduction réalisée par Charlotte Guerdoux.