Ce Championnat du Monde Moto3 est un spectacle permanent avec des rebondissements à n’en pas finir, des exploits, des chutes, d’intenses bagarres en peloton et un classement en ébullition. Le titre pouvait sembler presque joué quand Jorge Martin s’élançait à Motegi avec 26 points d’avance sur Marco Bezzecchi. 20 tours plus tard, l’Italien remportait le Grand Prix du Japon et prenait l’avion pour Phillip Island avec 1 seul petit point de retard sur l’Espagnol. Son chef d’équipe français Florian Chiffoleau (également Directeur technique de l’équipe PrüstelGP) nous raconte ici ses aventures aux côtés de Bezzecchi.
Marco a réalisé le meilleur temps de la première journée sur le mouillé. Il avait fini 3e dans les mêmes circonstances son premier GP du Japon en tant que rookie l’an dernier sur Mahindra. Cela a-t-il donné confiance à ton équipe ?
« Oui, tout à fait. Ça nous a donné confiance parce qu’on savait que Marco était fort sur ce circuit. Et surtout c’est un circuit qu’il apprécie, ce qui était un point positif qui nous a tous entraînés vers l’avant, en fait. »
Vidéo : Marco Bezzecchi premier de la séance humide
#Moto3 FP2 🏁@Marco12_B leads the way in the wet session 💧#JapaneseGP 🇯🇵 pic.twitter.com/NvumgGU0lh
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) October 19, 2018
D’autre part son coéquipier Jakub Kornfeil était le plus rapide du vendredi sur le sec. Etait-ce un bon signe ?
« Oui, c’était un bon signe aussi parce que directement Jakub avait beaucoup de vitesse et on a pu voir également grâce à l’acquisition de données des choses intéressantes en comparant les deux pilotes. Nous, on n’était pas très loin derrière, donc au niveau performance c’était très encourageant pour la suite du week-end. »
As-tu été satisfait du troisième temps des qualifications de Bezzecchi (réalisé avec un pneu arrière médium, et non tendre) devant Jorge Martin ?
« Oui, nous avons été satisfaits, même si on espérait la pole. Mais c’était un peu difficile parce que nous étions dans un groupe et on a été un peu gêné dans le premier secteur. Mais la première ligne pour nous était très satisfaisante, car on savait que pour la suite notre rythme était bon pour la course. C’était plutôt positif. »
Le début de course de Marco a été excellent, en tête devant Rodrigo, McPhee et Martin. Votre tactique était-elle de creuser un écart dès les premiers tours ?
« Non, ce n’était pas notre tactique puisque – comme on avait pu le voir lors de la course précédente – dès qu’il y a des lignes droites assez importantes, en Moto3 le phénomène d’aspiration empêche de creuser un écart. C’est-à-dire que le groupe des poursuivants revient obligatoirement sur le pilote de tête s’il est solitaire. Donc ce n’était pas la tactique pour ce Grand Prix. Mais on avait une autre tactique qui a plutôt bien fonctionné, vu le résultat. »
KTM est toujours parti en pole position depuis la création de la catégorie Moto3 en 2012 à Motegi, mais n’avait gagné que deux fois en 2012 (Danny Kent) et 2013 (Álex Márquez). Les pilotes Honda avaient remporté les 4 dernières courses Moto3 au GP du Japon. Ça t’inquiétait (ndlr : Bezzecchi court sur KTM) ?
« Non, ça ne m’inquiétait pas, car comme je le disais précédemment, Marco aime bien ce circuit où il était en confiance l’année dernière. Certes, c’était alors sur le mouillé, mais il a montré dès la FP1 de bonnes choses, donc on n’était pas très inquiets. On a réussi à travailler sereinement, sans pression, et chaque séance s’est très bien déroulée. »
Bezzecchi et Martin se sont bien battus en début de course, menant un groupe de 12 pilotes à la fin du 5e tour. Bezzecchi, premier, n’avait plus alors que 14 points de retard sur Martin au Championnat. Puis Dalla Porta a pris la tête devant Marco et Martin, imité ensuite par Darryn Binder. Ça a compliqué votre stratégie ?
« Ça l’a un petit peu compliqué car Marco avait peur que Martin creusât l’écart. Mais en fait Darryn Binder a été très fort pendant toute la course, et donc ils sont restés au contact. Quand il a vu ça, Marco ne s’est pas inquiété. Il l’a repassé assez rapidement, et il n’y a donc pas eu de dommages en fait dans la tactique. »
A 8 tours de la fin, Bezzecchi et Martin occupaient les deux premières places. Puis Martin chutait et Marco repassait à 1 point de Martin au Championnat. Mais il avait 8 pilotes juste derrière lui. Comment s’est passée sa fin de course ?
« Il a réussi à bien gérer le groupe qui le suivait. Il ne s’attendait pas à ce que Darryn Binder soit si fort jusqu’à la fin de la course. Ça l’a un peu surpris au moment du dernier dépassement. Mais il savait par contre que Dalla Porta pouvait être très fort, car il avait montré lors des courses précédentes qu’il était toujours présent (ndlr : premier à Misano, deuxième en Thaïlande).
« Pour lui, le plus difficile à gérer a été Darryn Binder, mais il s’en est bien sorti. Il a bien préparé sa sortie du dernier virage pour pouvoir le passer avant la ligne d’arrivée. »
Comment se présente le GP de Phillip Island le week-end prochain ?
« On va l’approcher comme on a approché ce week-end-là, c’est-à-dire course par course. On se concentre vraiment sur le circuit et sur nos performances propres, parce qu’après le fait de course qui s’est produit à Buriram (ndlr : Bezzecchi fauché par Bastianini dans le dernier tour) il est vrai qu’on ne voulait pas se perdre dans les pronostics et les suppositions.
« On s’est vraiment concentrés sur la course et ça a très bien fonctionné, donc on va faire la même chose pour Phillip Island. C’est un circuit qu’il aime également, donc on va essayer de faire la meilleure performance possible pour reprendre la tête du Championnat si on peut. »
There's just 1️⃣ point in it as we head to Australia 😮@Marco12_B takes full advantage of the mistake from Championship leader @88jorgemartin!#JapaneseGP 🇯🇵 pic.twitter.com/QiU2RJPkgX
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THIS is what it means to @Marco12_B and the @pruestelgp team! 🙌#JapaneseGP 🇯🇵 pic.twitter.com/npj7vYG04E
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Photos et vidéos : PrüstelGP I FKirn et motogp.com / Dorna