Arrivé à Brno au Grand Prix de la République tchèque avec 7 points de retard sur le leader du Championnat du Monde Moto3 Jorge Martin, Marco Bezzecchi en a repris le commandement avec trois points d’avance sur l’Espagnol, forfait en raison d’une fracture de son radius gauche. Florian Chiffoleau, son chef mécano, et Directeur technique de l’équipe PruestelGP, nous décrit ici ce week-end tchèque fort en émotions.
Florian, on va commencer par cette énorme surprise qu’a été la facture du poignet de Jorge Martin dès le vendredi matin (voir vidéo ci-dessous)
Potentially BIG moment in the #Moto3 Championship 😮@88jorgemartin is thrown from his Honda and looks in a bit of discomfort 😣#CzechGP pic.twitter.com/jiU1c2fC75
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) August 3, 2018
Comment avez-vous ressenti cet accident et ses conséquences ?
« C’est quelque chose de malheureux. Ça a mis encore plus de pression à Marco parce qu’il était là pour disputer la course à la régulière. Il y a eu beaucoup de journalistes qui lui ont posé des questions à ce sujet. Malheureusement Martin n’était pas là, et Marco a subi plus de pression.
« Suite à ça, on a eu des difficultés pour régler la moto car il était moins détendu. Son pilotage s’en est retrouvé un peu modifié en conséquence de cet incident. »
Il y avait un nouveau châssis KTM Moto3 ce week-end. Quelles améliorations a-t-il apporté ?
« L’amélioration majeure concerne l’entrée en virage. Le feeling de Marco et d’autres pilotes KTM avec qui je me suis entretenu est qu’en entrée de virage, quand ils relâchent les freins, la moto tourne beaucoup mieux.
« Ce châssis permet également de faire quelques erreurs en course car il pardonne plus. Je dirais que d’une manière générale, c’est une moto plus facile. Ce n’est pas directement sur le temps au tour que ça se ressent. Sur la distance de la course, ça permet au pilote d’être un peu plus relax et de conserver un peu plus d’énergie. »
Marco Bezzecchi s’est classé seulement 23e de la troisième séance libre le samedi matin à 1.2 du leader Gabriel Rodrigo. Pourquoi ?
« On a eu un week-end compliqué pour trouver les bons réglages, suite à quoi nous avons changé un peu notre stratégie au niveau des séances pour l’utilisation des pneus. En FP3, nous n’avons ainsi roulé qu’avec des pneus usés afin d’essayer de trouver un bon rythme pour la course. C’était le but de cette séance.
« Malheureusement, on a été en difficulté et ça s’est avéré plus compliqué qu’on ne le pensait dans cette FP3. Mais ensuite on a trouvé des réglages plutôt positifs pour la suite. »
Bezzecchi s’est qualifié avec le 14e temps, à 1.2 de son coéquipier Jakub Kornfeil (à domicile) qui réalisait la pole. Que s’est-il passé lors des dernières minutes de la séance de qualification ?
« Cette qualification a été vraiment bizarre. Lors du dernier roulage, je voulais faire sortir Marco du stand plus tôt, mais en fait tout le monde attendait que Marco s’élance pour prendre sa roue ! Pour ma part, j’ai attendu un petit peu plus, mais ça n’a pas suffi. Quand j’ai fait sortir Marco, il était premier du groupe et tout le monde a suivi !
« Suite à ça, Marco a ralenti pour laisser passer le groupe, parce que ça le gêne beaucoup quand tout le monde le suit. Du coup, les trois quarts des pilotes se sont gênés, notamment dans le dernier secteur. J’étais vraiment surpris parce qu’il ne restait vraiment que très peu de temps.
« Seuls sept pilotes ont passé la ligne d’arrivée avant le drapeau à damier. C’était vraiment dommage. C’est vrai que j’ai été vraiment déçu par cette qualification parce que Marco était parti suffisamment tôt pour faire son tour rapide, mais comme il était gêné par les pilotes qui le suivaient, il a préféré ralentir et malheureusement il est passé après le drapeau à damier.
« Je suis très content pour Jakub (ndlr : Kornfeil, coéquipier de Bezzecchi chez PruestelGP et pole position). Lui a bien géré en partant quelques secondes avant, et il a eu un très bon rythme pendant toutes les séances. »
Marco a fait une course en progression : Douzième en début de course, huitième à quatre tours de la fin et sixième sur la ligne d’arrivée. Es-tu satisfait ?
« Je suis plutôt satisfait car on a eu un week-end vraiment compliqué. Terminer sixième avec les problèmes qu’on a eus, j’en suis plutôt content. Ce n’est pas le cas de mon pilote parce que lui voulait encore faire un podium… ce que je peux comprendre. J’aime bien cette mentalité. Pour moi, c’est vraiment important. Mais 10 points de marqués, c’est important aussi parce qu’en course il peut se passer beaucoup de choses. Donc tous les points marqués sont importants. »
Comment envisages-tu le GP d’Autriche qui aura lieu le week-end prochain, avec 3 points d’avance sur Jorge Martin et 17 sur Fabio di Giannantonio ?
« Je pense que ça va être un week-end moins compliqué que celui de Brno. Le circuit autrichien correspond mieux à son style de pilotage, plutôt « stop and go ». Il aime bien le circuit de Brno, mais c’est une piste où il a des difficultés. Alors que Spielberg est un circuit qui lui correspond plus, et où j’espère que nous serons de retour sur le podium. »
Photos © motogp.com / Dorna et PruestelGP RLekl
