Actuel deuxième du classement provisoire du Championnat du Monde à 13 points de Jorge Martin, Marco Bezzecchi attaque maintenant les quatre Grands Prix outremer avec Florian Chiffoleau et sa KTM de l’équipe Redox PruestelGP. Ça va être chaud, dans tous les sens du terme.
Ce le fut il n’y a pas si longtemps en Aragon, quand l’Italien réalisa le meilleur temps des essais libres à 0.2 du record de la pole position. Manifestement Florian, ça avait commencé très fort ?
« Oui, ça avait commencé très fort. On était plutôt confiants en Aragon, même si on savait que Martin était chez lui. Marco avait envie de prendre sa revanche – si je puis dire – car il avait chuté à Misano lors de son Grand Prix national. Il était bien sûr déçu de cette chute. En Aragon, il a été très fort tout au long du week-end. »
Alors justement les qualifications s’y poursuivaient bien avec le sixième temps, mais à 0.7 du leader Jorge Martin. Etait-ce un peu inquiétant ?
« Non, nous n’étions pas inquiets parce que – comme vous avez pu le voir sur vos écrans – Marco était toujours premier du groupe, c’est-à-dire qu’il ne bénéficiait pas de l’aspiration. Or dans cette catégorie, avec ces petites motos qui ont peu de puissance, si on n’a pas d’aspiration dans les lignes droites, c’est très compliqué. On perd beaucoup de temps.
« Donc effectivement Marco a été le seul à réaliser son chrono sans aspiration. Jorge Martin a réalisé une belle performance, mais il a bénéficié de plusieurs aspirations lors de son tour rapide, ce qui lui a permis de creuser un gros écart par rapport aux poursuivants. »
Bezzecchi se voyait pénalisé le dimanche matin parmi 13 pilotes, donc il se retrouvait 18e sur la grille. Ça ne vous a pas cassé le moral ?
« Ça ne nous a pas cassé le moral, mais ça nous a extrêmement déçu parce qu’on essaie en permanence d’éviter que les autres pilotes attendent Marco pour se coller à sa roue arrière. C’est pour ça que se faire pénaliser a été très difficile à accepter pour moi et surtout pour Marco parce qu’il se donne toujours à fond, et là pour le warm up ça l’a un peu énervé. Mais après il a fait un très bon warm up » (ndlr : le meilleur temps).
Marco a fait ensuite en course une extraordinaire remontée de la dix-huitième à la deuxième position lors des 5 premiers tours. Comment as-tu vécu sa course ?
« J’ai été très impressionné, mais pour ne rien vous cacher, il m’avait dit avant la course « il me faut 5 tours pour rattraper Martin », c’est-à-dire pour parvenir en deuxième position. Et c’est effectivement ce qu’il a fait. Ensuite il n’a pas pu le rattraper parce qu’il a réduit l’écart pendant deux ou trois tours, puis ils se sont gênés dans le groupe des poursuivants. Il était alors impossible de le rattraper. Marco a fait une course vraiment incroyable : partir dix-huitième et finir deuxième, c’est vraiment très joli. »
Bezzecchi totalise 13 points de retard par rapport à Martin alors qu’il reste 5 courses. On va courir pour la première fois à Buriram en Thaïlande. Marco est-il doué pour aller vite d’office sur un nouveau circuit ?
« Oui, il est doué pour s’adapter très rapidement. De plus, ce circuit est de type « stop and go » comme Spielberg, où il a remporté sa deuxième victoire cette année (ndlr : après l’Argentine). Donc on espère effectivement faire un bon résultat sur ce nouveau circuit qu’on ne connait pas encore. »
Marco était monté sur le podium lors de son année de rookie l’an dernier à Motegi, et en plus sur une Mahindra. Cela donne-t-il confiance pour le GP du Japon à venir ?
« Oui, il y pense beaucoup ! Il est vrai que pour lui c’était un moment inoubliable. Son premier podium ! Donc il a envie de faire aussi bien au Japon… sinon mieux. »
Comment souhaiterais-tu que se passent pour vous les 4 courses outremer, avant d’arriver à la finale à Valence ?
« Mon souhait serait de reprendre le leadership pour arriver en tête à la dernière course du Championnat. Ce serait vraiment bien. On se doute que ce sera serré jusqu’à Valence. Martin et Bezzecchi sont deux pilotes de très haut niveau, et ils vont se battre jusqu’au bout, ils ne vont rien lâcher c’est sûr.
« Ce qui serait bien pour moi effectivement et pour Marco, ce serait d’arriver en leader à la dernière course à Valence. »
Photos : Gold and Goose pour KTM / FWeisse et VDuskaJr pour PruestelGP, et motogp.com / Dorna