Après avoir mené la vie dure à Jorge Martin pour le titre mondial en Moto3 pendant toute la saison, avec trois victoires en Argentine, en Autriche et au Japon, Marco Bezzecchi est monté cet hiver en catégorie Moto2 chez Tech 3, toujours sur KTM et toujours avec son responsable technique français Florian Chiffoleau. Le nouvel ensemble a pris son essor à Jerez ce week-end.
Le premier jour, Bezzecchi a réalisé le vendredi le 26e temps à 2.2 du leader. Le deuxième jour, le jeune Transalpin se hissait à la 24e place, à 2.1 du meilleur temps. Finalement ce dimanche, il réalisait le 7e temps sur le mouillé.
Comment s’est passée cette découverte de la Moto2 pour Marco, rookie dans la catégorie ? A-t-elle été satisfaisante ?
« Elle a été plutôt satisfaisante. Il a trouvé directement sa bonne position sur la moto, ce qui a été positif. Les premiers tours de roues ont été intéressants, même si la météo n’était pas de la partie. Nous avons eu des conditions qui n’ont pas été très bonnes le premier jour pour le premier roulage sur cette nouvelle moto. Mais ça a été positif dans l’ensemble.
« Ensuite, dès que ça a commencé à sécher un peu, on a eu du chatter (ndlr : vibrations parasites d’une roue) comme toutes les KTM Moto2 de cette année. Il nous a donc fallu travailler pour essayer de le réduire. Dès que ça a été réduit, Marco a réussi des chronos qui étaient convenables pour ses premiers tours de roues.
« Il lui a fallu ensuite prendre un peu de temps pour modifier son style de pilotage et le faire progresser pour améliorer ses chronos. »
Qu’est-ce qui a été le plus difficile à assimiler ?
« Le plus difficile à assimiler pour lui a été l’évolution de son style de pilotage, car en sortie de virage il faut relever la moto à l’ouverture des gaz en Moto2. D’autre part, il lui a fallu être plus relâché sur la moto, notamment au niveau du haut du corps pour ne pas générer de mouvements parasites sur la moto. Ça a été la partie la plus difficile à gérer pour Marco. »
Avec l’arrivée du nouveau bloc Triumph, les pilotes redoublants dans la catégorie Moto2 ont-ils encore un avantage face aux pilotes arrivant de la Moto3, par rapport à l’époque pas si lointaine des moteurs de 600CBR ?
« Je pense qu’ils ont toujours un avantage, même si que le style de pilotage doit être un peu modifié car le moteur Triumph est plus coupleux. Par contre ils ont l’avantage de déjà connaître la catégorie. Les châssis sont peu différents en termes de rigidité. Les pneus sont similaires pour le moment, même si des tests ont été effectués avec des pneus plus larges à l’arrière. Les pneus plus larges en 200 (ndlr : 195 auparavant) à l’arrière donnaient des résultats plutôt positifs. »
Que penses-tu du nouveau format des qualifications Moto3 et Moto2, avec les 14 premiers directement en Q2, rejoints ensuite par les 4 premiers de la Q1 ?
« Je trouve ça plutôt intéressant. J’aurais bien aimé avoir ça en Moto3 cette année en fait, parce que ça aurait peut-être permis de modifier pas mal de choses au niveau des pilotes qui attendent pour prendre la roue d’un pilote rapide. C’était quelque chose qui était vraiment pénible à certains moments.
« Je trouve ça également mieux pour les spectateurs parce qu’ils ont la même chose pour les trois catégories. Donc la même visibilité et le même format pour les trois classes, je trouve ça intéressant.
« Pour nous au niveau des équipes, ça va être un peu plus difficile à gérer au niveau des essais libres parce que ça oblige les pilotes à donner le meilleur d’eux-mêmes dans toutes les séances pour se qualifier. »
Dans quels domaines Marco Bezzecchi a-t-il les plus grands progrès à faire ?
« Dans son style de pilotage, et plus précisément comme je le disais précédemment, dans le fait d’être plus relâché. Il faut qu’il parvienne à être plus détendu et c’est dans ce domaine qu’il faut travailler. »
Photos Lukasz Swiderek (www.photoPSP.com) pour Tech 3