Comme d’habitude, mais encore plus tardivement que de coutume, Paolo Simoncelli nous fait partager son ressenti quant au Grand Prix d’Indonésie Moto3.
Cette fois, plus que les résultats de ses deux pilotes Lorenzo Fellon et Riccardo Rossi arrivés à la porte des points sur le circuit de Mandalika, le propriétaire de la SIC58 Squadra Corse souligne trois éléments que nos lecteurs connaissent déjà très bien : la Temporada Romagnola, la Chamane RaRa et Carmelo Ezpeleta…
Nous sommes arrivés en Indonésie mardi et avant même de commencer, nous étions déjà détruits par notre long voyage. L’Indonésie est magnifique, oui… mais en y réfléchissant bien, le doublé espagnol de l’année dernière n’était pas si mal.
Ce circuit n’a eu aucun mal à montrer ses limites, la chaleur torride rendant l’asphalte plus chaud que celui de la Malaisie et le faisant s’effriter en certains points, rendant la conduite immédiatement dangereuse. Vendredi soir il a commencé à pleuvoir et nous avons pensé que cela aurait pu sauver la situation, mais…
Le dimanche, j’ai mis les pieds sur le circuit Pertamina
Mandalika et cela m’a immédiatement rappelé la
Mototemporada des années 60.
La « Temporada Romagnola » était une série de courses
de moto de printemps qui, entre 1945 et 1971, se sont déroulées sur
certains circuits urbains de la côte romagnole comme Milano
Marittima, Cesenatico, Riccione etc… Ces courses se distinguaient
par la participation enthousiaste des passionnés qui descendaient
de la campagne et transformaient la course en une gigantesque fête
populaire, où une armée d' »Azdore » préparait des mets
délicats, accompagnés d’un vin Sangiovese à profusion.
Un fantastique plongeon dans le passé, car à
l’époque, le dimanche, la colline était remplie d’une foule colorée
et heureuse. Heureuse de pouvoir profiter de la moto de si près,
passionnée à tous les âges. Des gens humbles qui n’ont pas
grand-chose mais on les voit, on le sent dans leur sourire,
dans leur regard, ils sont plus vivants que jamais. Plus
que de nombreuses personnes qui ont le monde entre leurs mains mais
qui, en réalité, n’ont rien.
La différence entre la Mototemporada et le GP
indonésien, c’est qu’ici seule la pluie était à profusion
!
Les Moto3 ont couru comme d’habitude, mais Dorna a dû
raccourcir les Moto2 à cause de l’asphalte minable.
Puis il s’est mis à pleuvoir, une heure d’un déluge qui n’a
cependant pas effrayé les spectateurs impassibles qui attendaient
le début de la catégorie reine.
Et quand tout semblait perdu, quand il semblait que la
MotoGP allait être annulée, la femme chamane a exécuté sa
magie. Avec son amulette et ses prières, elle a modelé les
nuages et a formé une trouée dans le ciel. Les sceptiques ont parlé
d’un simple changement de temps, d’une coïncidence, d’une chance,
tandis que certaines voix du paddock ont ajouté : « Carmelo…
un homme chanceux ! ».
A vrai dire, Ezpeleta peut être considéré comme un homme
chanceux, mais nous avons certainement de la chance de l’avoir en
charge de tout.
La Temporada Romagnola n’était que le prologue du Championnat
du Monde, mais Carmelo a changé le niveau de la
moto, le rendant populaire dans le monde entier.
Depuis qu’il en a pris le contrôle en 1991, il a fait la
révolution… pour le meilleur.
Finalement, toutes les courses ont été réussies,
même si la nôtre ne l’a pas été autant que nous le
souhaitions.
Je me sens obligé de souligner qu’il y a beaucoup de
choses à régler, et rapidement. Je ne veux pas porter de
jugement hâtif ou m’exprimer sans certitude, mais j’ai
parlé à mes pilotes et j’espère avoir été clair, le mot d’ordre
cette semaine doit être RESET !!!
Je tiens à remercier les 25 invités de nos sponsors qui nous ont fait revivre les bons moments d’avant Covid, après avoir été si longtemps seuls dans le paddock, à manger dans le box, il était agréable et réconfortant de revenir à de vieilles habitudes saines.
-PaoloSic58-
En savoir plus sur la Temporada Romagnola, la Chamane RaRa et Carmelo Ezpeleta…
Résultats du Grand Prix d’Indonésie Moto3 :
Crédit classement : MotoGP.com