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Leopard

Au moment où Dorna travaille à améliorer la visibilité ses disciplines en Grand Prix, c’est un communiqué qui fait tache, et pas seulement parce qu’il vient du team Leopard. Il n’est pas courant qu’un acteur du championnat du monde mette sur la place publique une longue et complexe procédure de contestation contre un concurrents direct, non seulement pour en regretter la conclusion mais aussi clairement remettre en cause la crédibilité de la compétition, au travers d’une estimation peu élogieuse des officiels qui ont évalué des arguments soumis. Car pour le représentant Honda, il y a déni de justice.

Le team Leopard a plombé l’ambiance en Moto3 dans un long communiqué qui fera date. Pour le représentant Honda, la conviction est que, pendant la période de « gel des performances » qui dure depuis le début de la pandémie, KTM a homologué une moto différente de celle prévue pour 2021, à tel point que tous ceux qui avaient une machine spécifique 2021, tous les propriétaires de KTM et autres motos du groupe autrichien, ont renouvelé la plupart de leurs pièces détachées.

Comment le team Leopard en est arrivé à cette conclusion ? Tout est dans le communique ci-dessous…

Le 9 août 2022, Leopard Racing a reçu les motifs de la décision finale de la Cour d’appel du MotoGP concernant la réclamation présentée par Leopard Racing le 29 mai 2022. Les circonstances qui ont conduit à la réclamation sont résumées ci-dessous.

A l’issue de la saison 2021, le 23 décembre, un communiqué de la FIM annonçait que certains éléments des Moto3, comme le câblage complet et la connectique associée, dont ceux des boutons du guidon, la pompe à essence complète avec son régulateur et « l’ensemble du système d’alimentation électrique (câbles électriques, canalisations et raccordements), étaient devenus des pièces de performance à effet immédiat, et par conséquent ne pouvaient être modifiés par les équipes.

Cette décision nous a surpris, car les pièces en question étaient exactement celles sur lesquelles il avait été décidé d’intervenir, avec l’aval du Directeur Technique MotoGP, Danny Aldridge. Nous avions travaillé tout au long de 2021 avec Aldridge, afin d’améliorer les performances de notre moto. Nous avons créé un câblage plus léger, un panneau de boutons poussoirs simplifié et dédié qui a permis une meilleure ergonomie de l’assemblage de l’ensemble moto-pilote, et une pompe à carburant et un régulateur de pression plus efficaces et conformes aux limites de pression imposées par la législation en vigueur.

C’est pourquoi, le lendemain de la réception du communiqué de presse, nous avons consulté le directeur technique pour lui demander des explications, car modifier ces changements pour notre équipe aurait entraîné non seulement une perte de performance, mais également un investissement économique important.

Le directeur technique a répondu que les modifications avaient été demandées par KTM, à laquelle Honda avait donné son accord. Il a dit que nous n’avions pas la possibilité d’utiliser les pièces développées par nous, car la décision a été prise en 2021. Ainsi, à partir de 2022, les fabricants ont dû homologuer les composants d’origine 2021 qui correspondaient aux codes inclus dans la dernière liste de pièces déposée en 2021. Honda Racing Corporation s’est également vu refuser la possibilité de mettre à jour les spécifications des nouveaux composants hautes performances. En conséquence, nous avons dû nous précipiter pour acheter des pièces d’origine Honda 2021 et avons investi des ressources importantes pour réduire les coûts et avons investi des ressources importantes pour réduire la perte de performance liée à l’assemblage des pièces d’origine 2021.

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Durant la saison 2022, nous nous sommes rendus compte que sur toutes les motos KTM et celles des autres marques du même groupe industriel tous les nouveaux composants hautes performances (câblage, pompe à essence et boutons de guidon) avaient été mis à jour par rapport aux spécifications utilisées en 2021. En résumé, nos rivaux avaient mis à jour les parties de performances mentionnées, alors qu’on nous avait dit que c’était impossible de le faire.

En raison d’une telle violation évidente des règles et suivant l’esprit de la compétition, l’équipe a décidé que quelque chose devait être fait.

Au Grand Prix de Jerez, nous avons demandé des éclaircissements au Directeur Technique qui, pris par surprise et manifestement ignorant des mises à jour introduites par KTM en 2022, nous a demandé de ne pas porter plainte et de lui laisser le temps d’enquêter sur la question.

Nous étions certains que les pièces neuves n’avaient été utilisées qu’à titre expérimental par un pilote Ajo à la fin de la saison 2021, et pour cette raison elles ne figuraient dans aucune des listes de pièces détachées déposées par KTM en 2021.

A l’occasion de la course du Mugello (deux Grands Prix après le meeting de Jerez) nous avons présenté une protestation formelle contre KTM et les autres marques appartenant au même groupe industriel.

Après la course, le Collège des Commissaires Sportifs a écouté nos motivations et le Directeur Technique.

Après avoir écouté les parties, le Collège des Commissaires a rejeté notre protestation en nous informant que les nouveaux composants KTM avaient été mis à jour avec l’approbation du Directeur Technique et donc, à ce titre, ils avaient été homologués pour 2022.

Cette réponse nous a laissés stupéfaits et nous a envoyé non pas un, mais plusieurs e-mails dans lesquels le directeur technique a refusé (sans possibilité de malentendu) à Honda d’apporter les mêmes modifications accordées à KTM, nous avons décidé de faire appel, et nous avons été renvoyés la Commission d’Appel FIM compétente.

Cette deuxième commission a déclaré qu’elle n’avait pas l’expertise technique suffisante pour statuer sur la question et nous a renvoyés devant la Cour d’appel du MotoGP.

Toujours est-il que pendant la période de « gel des performances » qui dure depuis le début de la pandémie, KTM a homologué un vélo différent de celui prévu pour 2021, à tel point que tous ceux qui avaient une moto 2021 spécifique, tous propriétaires des motos du groupe KTM ont renouvelé la plupart de leurs pièces détachées.

Le 14 juillet, au lendemain de l’audience, la Cour d’appel du MotoGP nous a informés qu’elle avait rejeté notre réclamation, et nous avons préféré attendre le document contenant les motifs du rejet (reçu le 9 août) avant de donner notre avis aux médias.

Fondamentalement, nous avons été désavantagés et nous pensons que Honda aurait pu mettre à jour les nouvelles pièces de performance si le directeur technique n’avait pas exprimé un avis contraire.

Team Leopard : « notre équipe et Honda Racing Corporation ont été empêchées par le directeur technique du MotoGP de mettre en œuvre les pièces développées, alors que les concurrents étaient expressément autorisés à le faire« 

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S’exprimant dans ce sens, la cour d’appel a répondu qu’il y avait des « malentendus » dans les communications entre le directeur technique, Honda et Leopard concernant l’interprétation des changements réglementaires introduits en 2022.

La Cour d’appel considère les e-mails et autres preuves pertinentes comme de simples « conversations entre individus » dénuées de toute valeur juridique, diminuant de fait le rôle central du directeur technique et laissant le Moto3 entre les seules mains d’une réglementation ambiguë qui se prête à d’innombrables interprétations.

Cela a créé un précédent historique contrairement à ce qui s’exprime dans la réglementation applicable dans la définition des enjeux techniques, mais aussi à la longue tradition de notre sport (et, plus généralement, du sport automobile). Par conséquent, le directeur technique a déclaré qu’il avait autorisé ces mises à jour et que ni Leopard ni HRC n’avaient compris qu’il s’agissait de mises à jour.

Ni Leopard ni HRC n’ont compris qu’ils pouvaient le faire, de plus, notre attention et celle de Honda en discutant à l’avance de toute modification apportée aux motos avec le directeur technique était contre-productive, alors que l’avis du directeur technique n’est apparemment pas contraignant et peut être révisé si nécessaire.

Néanmoins, plusieurs doutes et questions sans réponse persistent, alors qu’il est un fait que toutes les équipes et tous les constructeurs n’ont pas reçu les mêmes informations du directeur technique du MotoGP concernant les modifications du règlement technique pour la saison 2022. Des documents déposés au tribunal d’Appel du MotoGP, il ressort que notre équipe et la Honda Racing Corporation ont été empêchées par le directeur technique du MotoGP de mettre en œuvre les pièces développées, alors que les concurrents étaient expressément autorisés à le faire.

De plus, nous ne suivons pas la Cour d’appel du MotoGP lorsqu’elle déclare que les nouvelles pièces de performance doivent rester gelées à partir de la saison 2022. En fait, lorsque notre équipe a demandé quelles spécifications des nouvelles pièces de performance devraient être homologuées par les constructeurs, le Service technique Le directeur a répondu que les fabricants auraient dû prendre les spécifications 2021 comme référence pour l’homologation, et c’est parce que cette règle avait été convenue à la fin de l’année 2021.

Enfin, d’après les documents remis par les constructeurs, il ressortait assez clairement que KTM, GasGas et Husqvarna n’avaient pas remis la nomenclature, nécessaire à l’homologation des pièces de performance pour la saison 2022 dans le délai fixé par le règlement, sans toutefois demander et/ou obtenir une dérogation ou une prolongation.

Bien que cet aspect ait été dûment soulevé et discuté lors de l’audience, étonnamment, la décision de la Cour d’appel du MotoGP ne prend pas position sur la question, ne la mentionnant même pas dans sa décision finale.

Nous laissons donc l’interprétation des événements et de la sentence et le jugement sur les sujets concernés au bon sens de ceux qui lisent notre communiqué de presse.

Nous sommes de retour au travail pour continuer à améliorer nos performances, et la preuve en est la dernière victoire à Silverstone et la lutte constante pour les places sur le podium. De la même manière, nous espérons seulement qu’à l’avenir il n’y aura pas de malentendus qui pourraient influencer le résultat sportif d’un championnat passionnant comme celui de Moto3.

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