Attention, talents en approche ! La moto turque n’avait auparavant qu’un nom : Kenan Sofuoglu. Depuis le Grand Prix de Valence, il y a maintenant Can Öncü. Et pour cause. Cette dernière course de l’année est le début d’une histoire qui promet d’être passionnante. On a déjà les frères Espargaro, on a aussi les frères Marquez et voilà les deux Öncü qui déboulent sans crier gare. Deux ? Oui, car Can a un frère Deniz. On ne l’a pas vu à l’œuvre sur le tracé Ricardo Tormo, mais on en dit aussi le plus grand bien…
C’était une première et sans doute que l’air va devenir de plus en plus familier à nos oreilles. Quoi donc ? l’hymne turc. Can Öncü, 15 ans, a écrit l’histoire des Grands Prix dès ses débuts dans le Championnat du Monde Moto3. A Valence, il est devenu le plus jeune vainqueur de son premier Grand Prix. Du jamais vu depuis le 24 mars 1991 à Suzuka, date où un certain Noboru Ueda triomphait devant son public au terme de sa première course internationale.
Can Öncü est le plus jeune pilote à avoir remporté une victoire à ce niveau, à l’âge de 15 ans, trois mois et 23 jours. Niklas Ajo, lui-même ancien pilote, fils du propriétaire de l’équipe Aki Ajo et maintenant directeur de l’équipe junior Red Bull Ajo, est responsable d’Öncü cette année dans le Championnat du monde junior CEV Repsol. Il connait bien son jeune pur-sang qu’il dépeint ainsi : « nous ne nous attendions même pas à une place sur le podium« , a déclaré le Finlandais. « Mais le niveau du Championnat du Monde Moto3 Junior est actuellement très élevé. C’est pourquoi les jeunes pilotes talentueux ont de bonnes chances. Nous avons vu cela avec Vietti, qui a terminé troisième de son deuxième Grand Prix en Australie. Raul Fernandez s’est également battu comme débutant dans le top dix ».
« Nous savions que nos temps au tour en Championnat du monde Junior étaient très proches de ceux du Grand Prix. Nous avons donc imaginé que nous pourrions au moins rejoindre le groupe de tête. Mais avant tout, nous voulions acquérir de l’expérience et terminer la course ici. Nous n’avions aucune attente concrète. Nous avons testé Can ici il y a une semaine avec la KTM 2018 pour la première fois, parce qu’il pilote un modèle 2017 de la série CEV. Mais nous n’avons fait qu’une demi-journée et il y avait beaucoup de vent. »
Quels sont les points forts de Can et de son frère Deniz ? Niklas Ajo répond : « je pense que ces deux gars ont un talent incroyable. Je l’ai vu dans l’esprit et l’attitude. Ils sont tous les deux si matures et si ambitieux. Nous avons pu le constater lors des qualifications du samedi. Être à la 4ème place était un résultat incroyable. Mais il était en colère et agacé, il a presque pleuré parce qu’il était venu pour gagner. Cette attitude et cette détermination les distinguent des rivaux. »
Il termine : « il faut bien admettre que le temps était un peu de notre côté. Je ne sais pas si nous aurions gagné sur le sec. Nous ne le saurons jamais. En revanche, la course a duré si longtemps sous la pluie, plus de 43 minutes, c’était vraiment difficile. Il fallait maintenir sa concentration pendant les 23 tours. Nous avons vu dans le dernier tour, quand il a ralenti, il a failli tomber. Ce Grand Prix a été une expérience précieuse pour lui. Il était assez stressé avant la course. Maintenant, il a montré ce qu’il pouvait faire. Le stress va diminuer. »