Sam Lowes, 32 ans, vient d’une année 2022 désastreuse mais reste l’un de ces pilotes qui peuvent se battre pour le titre Moto2.
Par Diane Tamantini de Corsedimoto
Il a la possibilité d’atteindre le sommet, mais quelque chose ne fonctionne pas. Sam Lowes est bien conscient qu’un instant suffit pour passer du statut de protagoniste du titre à la triste 19e position de 2022. Une année qui n’a déjà pas trop bien commencé, mais ensuite une grave blessure a pris soin de définitivement ruiner sa saison Moto2. Une année donc totalement à oublier pour Lowes, mais en même temps une belle motivation pour viser un retour dans ce qui sera sa huitième saison dans la classe intermédiaire du Championnat du Monde. Parmi les protagonistes solides, les nouvelles recrues et les pilotes en pleine ascension dont son compatriote Jake Dixon.
Après trois années complètes en WorldSSP, le titre est arrivé en 2013, avant de passer en Moto2. Un changement décidément pas simple, pour Sam Lowes qui a eu besoin d’une période d’adaptation à la nouvelle catégorie. Mais déjà dans sa deuxième année dans la classe intermédiaire on voit les premiers éclairs. Une victoire, trois autres podiums, trois pole positions et de nombreuses places dans le top 10, avec finalement la 4ème place au championnat du monde.
En 2016, il est 5e avec deux victoires et quatre autres podiums, mais pénalisé par six zéros. En 2017, il fait ses débuts en MotoGP sans succès, et le fait qu’Aprilia soit encore dans sa période noire ne l’aide pas. L’année suivante, il « redescend » et revient courir en Moto2. Un réajustement de deux ans, avant de commencer à avoir son mot à dire dans la catégorie. 2020 n’est pas une année facile pour le Championnat du Monde en raison de la pandémie qui bouleverse tous les programmes.
Sam Lowes peut-il nous rejouer la saison 2020 ?
Sam Lowes revient pour gagner et être une présence stable sur le podium. L’arrêt prématuré au Qatar pour cause de blessure, la disqualification au GP de Styrie et le zéro au GP d’Europe n’ont pas remis en cause ce qui reste sa meilleure saison en Moto2. Jusqu’au bout, il s’est battu pour le titre contre Enea Bastianini, Luca Marini et Marco Bezzecchi, terminant finalement 3e à seulement 9 points du champion. L’année suivante, il est 4e avec quelques points en moins et quatre zéros au compteur, mais il remporte également trois victoires, deux podiums de plus et six pole positions. 2022, en revanche, peut facilement être qualifiée de désastreuse. De l’étape des Amériques au GP de Catalogne, il n’a enchaîné que les zéros (sauf en France, absent après un accident en qualifications), avant de souffler avec un podium en Allemagne.
Il y a une ligne fine entre le succès et le succès. Un seul détail suffit et la blessure arrive, ou trop de zéros consécutifs, et on entre dans un tunnel dont il est alors difficile de sortir. C’est ainsi que l’on peut décrire l’année que vient de clôturer Sam Lowes, l’un des deux pires de sa période Moto2. Un 2022 donc à oublier pour se projeter, avec la volonté aussi de venger ce qui n’a pas fonctionné les années précédentes.
Lowes semble capable de se battre pour le titre, en 2020, notamment, il l’a prouvé, mais l’impression est qu’il manque toujours quelque chose pour franchir le pas définitif. Sera-t-il capable d’entrer dans la bataille entre des jeunes agressifs, des garçons à croissance rapide et des protagonistes déjà établis ? En plus du fait de jouer la suprématie nationale contre un Jake Dixon qui progresse à grands pas, attirant aussi l’attention des supporters britanniques…