Le champion et le vice-champion du monde 2017, Franco Morbidelli et Tom Lüthi, partis en MotoGP, la voie semble désormais libre pour ceux qui ont brillé à leurs côtés tout au long de la saison dernière : Miguel Oliveira, Álex Márquez, Francesco Bagnaia, mais aussi Mattia Pasini ou encore Brad Binder.
Avant la reprise du championnat, nous vous proposons d’en apprendre un peu plus sur ces pilotes en vous faisant découvrir leur parcours. (Portraits en cinq parties)
Mattia
Pasini
Si Oliveira, Márquez et Bagnaia semblent être les favoris pour le titre cette année, il faudra également compter sur Mattia Pasini, l’outsider de 2017, qui s’est re-révélé au public et sera à surveiller cette année.
Né à Rimini le 13 août 1985, Mattia Pasini grandit dans le berceau de la moto italienne, en pleine Emilie-Romagne. De plus, son père, ancien champion d’Italie, et son oncle créent en 1990 le Pasini Mini Project afin de former de jeunes pilotes sur des mini motos qu’ils fabriquent. Grandir au sein d’une telle famille ne peut que l’inciter à devenir lui-même pilote, et c’est ainsi qu’il fait ses premiers pas sur deux roues à seulement quatre ans.
Il court une partie de son enfance au sein des championnats de mini motos, dans lesquels il excelle et remporte le titre de champion d’Italie à onze ans. Deux ans plus tard pourtant, son destin manque de basculer. Fan de motocross qu’il pratique en entraînement, il fait une mauvaise chute et se blesse sérieusement au fémur, à la clavicule et surtout au bras droit dont les nerfs sont partiellement déchirés, lui faisant perdre une grande partie de sa mobilité. Condamné par les médecins à oublier son rêve de devenir pilote, il met trois ans à remonter en selle, déterminé à leur donner tort.
Malgré son bras affaibli, il se remet à courir au plus haut niveau, finissant troisième du Championnat Européen 125cc en 2003, et malgré son manque d’expérience et le retard accumulé en trois ans, il obtient un guidon en Mondial 125cc et débute sur une Aprilia en 2004. Il remporte son premier Grand Prix en Chine, l’année suivante, et réalise trois excellentes saisons en gagnant huit courses et en montant neuf autres fois sur le podium.
Il arrive en 250cc en 2008 et remporte directement la première course, toujours sur une Aprilia. Il termine neuvième du championnat pour sa première saison dans la catégorie intermédiaire, avec trois autres podiums à son actif.
Il continue sur sa lancée en 2009 et marque les esprits au Mugello où il gagne la course sous une pluie battante au terme d’un duel d’anthologie avec Marco Simoncelli. Il monte quatre autres fois sur le podium et termine cinquième au classement général.
Malheureusement le changement des 250cc aux Moto2 ne réussit pas à Pasini qui connaît cinq années très difficiles durant lesquelles il change constamment d’équipe, de moto, rencontre beaucoup de malchance, et n’arrive plus à revenir aux avant-postes. En 2012 il monte en MotoGP mais il est finalement remercié avant la fin de la saison.
A la fin de l’année 2014, déçu et usé de ses années compliquées, il décide de ne plus courir en Mondial, à moins de trouver une équipe qui croirait vraiment en lui et lui mettrait une bonne moto à disposition. Il passe la saison 2015 à se ressourcer chez lui en s’entraînant en motocross et en faisant deux wild card au Mugello et à Misano.
Sa décision paye puisqu’en 2016 le team italien Italtrans accepte de lui faire confiance. Pasini reprend peu à peu ses marques dans la catégorie et réalise six top dix dont deux très belles quatrièmes places.
Il retrouve enfin son meilleur niveau en 2017 et remporte le Grand Prix du Mugello, huit ans après sa dernière victoire, sur le même tracé, avec un incroyable panache. Il termine sixième du championnat avec deux autres podiums au compteur.
Revenu au sommet après des années compliquées, Mattia Pasini a l’expérience et une motivation sans faille pour s’imposer cette année. Il sera à suivre de très près…
Précédemment: les portraits de Miguel Oliveira, Álex Márquez et Francesco Bagnaia.
A suivre : le portrait du dernier prétendant au titre Moto2, Brad Binder.