Chez KTM, on le sait, on ne mâche jamais ses mots. Lorsque l’on n’est pas content d’un de ses pilotes, on le dit sur la place publique. Lorsque l’on se rend compte d’une politique un peu juste dans le développement de la RC16, on applique une action corrective. Pour l’aventure en Moto2, c’est comme pour le projet MotoGP. On dit clairement les choses, quitte à pointer du doigt certains de ses clients en mettant en exergue d’autres…
En 2019, KTM aura doublé ses effectifs partout. Comment ? Grâce à son alliance étroite avec le team français Tech3. La coopération franco-autrichienne sera d’ailleurs un axe fort pour l’usine de Mattighofen. Dans la structure officielle arrive en effet Johann Zarco tandis que l’appui satellite viendra des troupes d’Hervé Poncharal. Qui seront aussi des alliées précieuses en Moto2.
Le directeur de KTM Motorsport explique : « l’année prochaine, nous devrons nous concentrer sur l’équipe Ajo avec Brad Binder et Jorge Martin et l’équipe Tech3 avec Marco Bezzecchi et Philipp Ottl en Moto2. Ce sont deux équipes avec lesquelles nous travaillerons très étroitement. Nous avons également décidé ensemble le choix des pilotes. C’est une question de performance et de réussite. Les autres équipes clientes engageront des pilotes qui rapportent de l’argent. C’est un modèle d’entreprise, mais ce n’est pas la base pour célébrer un grand succès ».
Sur ce point, les expériences actuelles avec Kiefer Racing (Aegerter) et de Swiss Innovative Investors (Lowes, Lecuona) ne lui donnent pas tort… Lecuona occupe la 13e place du championnat Moto2, Lowes la 15e et Aegerter la 18e.
Pit Beirer ajoute : « c’est pourquoi nous travaillons avec Aki Ajo depuis des années, car il veut désespérément réussir. Mais dans le choix du pilote, nous nous trompons parfois … Nous voulions engager Darryn Binder en 2017. Cette année, cela a mal tourné dans le championnat du monde Moto3. Mais l’attitude de base est que vous arrivez dans le paddock du Grand Prix pour gagner des courses et que vous ne vous fiez pas uniquement au modèle économique avec des pilotes rémunérés ».
« Sur ce point, la coopération avec Tech3 est formidable. En effet, à l’avenir, nous aurons quatre pilotes en Moto2 et en MotoGP, dont nous discuterons au sein d’un comité composé de Mike Leitner, Jens Hainbach, Hervé Poncharal, Aki Ajo et moi-même. Nous serons tous assis à la table et nous réfléchirons : d’où viennent les jeunes pilotes, que peuvent-ils accomplir, qui devons-nous prendre ? Nous formerons une bonne équipe qui déterminera le choix du pilote ».
