A la veille d’entamer la saison 2020, les teams Moto2 et Moto3 voient leurs habitudes complètement bouleversées avec les mesures appliquées à certains ressortissants en raison du coronavirus, dont la plus majeure reste l’impossibilité pour les équipes MotoGP de se rendre au Qatar. Planning, logistique, organisation des séances, les team managers sont encore plus surbookés que d’habitude afin que tout soit sous contrôle ce week-end, à l’image de Pablo Nieto.
Équipe 100% italienne, le Sky Racing Team VR46 vit de plein fouet les restrictions appliquées aux Italiens, qui ne peuvent plus circuler librement depuis leur pays. Difficile, donc, de faire venir des éléments comme des combinaisons, mais le team manager Pablo Nieto s’est montré optimiste auprès de GPOne : « Rien d’important, ce sont des petites choses comme les combinaisons de Celestino Vietti qui a chuté durant les tests, mais ce sont des choses qui peuvent se résoudre. Concernant les réglages et changements, nous pouvons faire quatre courses. »
En revanche, des modifications ont dû être apportées à la dernière minute, comme les vols de retour après le Grand Prix : « Nous avons dû [tous les] modifier car nous avons reçu une information de la Turkish Airlines annonçant le blocage des vols vers l’Italie. Nous avons donc dû trouver des vols directs. »
Les équipes Moto2 et Moto3 ont eu la chance d’être déjà à Losail pour les derniers tests de pré-saison lorsque les restrictions ont été annoncées par le gouvernement qatari, mais l’annulation de la course MotoGP n’a pas été une si grande surprise que cela : « Pour être honnête, [nous nous y attendions] un peu. Chaque jour l’IRTA nous communiquait une information différente. Au début ils ont annoncé des mesures pour les Italiens qui devaient arriver, ensuite ils ont demandé à anticiper au maximum le voyage, chaque jour quelque chose se passait. »
En plus des décisions prises pour les allers et venues dans le paddock, une chose est sûre, c’est que le week-end s’annonce très étrange. « Il y aura surement moins de journalistes, ça sera une semaine très, très bizarre. Je suis dans le Championnat du monde depuis vingt ans et une chose similaire ne m’était jamais arrivée », a poursuivi Nieto, qui continue d’être optimiste quant au report possible du GP de Thaïlande : « Le calendrier est vraiment serré mais je pense que quelque chose va être possible. Ce n’est que mon opinion personnelle, si la situation s’améliore je pense qu’on pourra rouler en Thaïlande avant d’aller au Japon, peut-être en anticipant le GP d’Aragón. »
Toutefois, si cette situation s’officialisait, de gros soucis de logistiques apparaîtraient pour que tout le monde puisse s’y rendre. « C’est le bordel ! (rires) Toutes les réservations ont été faites très tôt et il y a deux semaines nous avons réservé tous les vols pour la tournée outre-mer », a-t-il expliqué. « Si la Thaïlande se rajoute nous devrons tout modifier. Et la logistique est le plus gros problème du point de vue d’une équipe. »
En attendant que la Dorna parvienne à réorganiser l’agenda avec les pays concernés, les plateaux de Moto2 et de Moto3 vont prendre part au premier Grand Prix de leur saison dès demain, avec des modifications d’horaire qui vont forcément impacter la catégorie intermédiaire. « Les pilotes sont sereins mais une course sans MotoGP va leur faire bizarre », a commenté Nieto. « J’ai parlé avec eux et je leur ai expliqué que la méthode de travail sera un peu différente. Lors des essais, le Moto2 roule normalement après le MotoGP qui laisse beaucoup de gomme en piste, il y aura donc des changements. Nous devrons également gérer l’heure de la course (le Moto2 roulera finalement à l’heure du MotoGP, ndlr). »
Rendez-vous est donc donné dès
demain 11h25 (heure française) pour les Moto3 et 12h20 pour les
Moto2. « Nous sommes un cirque voyageur, notre travail est
notre passion, mais la santé reste le plus important », a-t-il
conclu.