De Diana Tamantini / Corsedimoto
Miguel Oliveira, protagoniste d’une intense bagarre pour le titre Mondial avec Bagnaia, a évoqué sa saison qu’il gère sans trop de pression : « Je pense à une course à la fois. »
La lutte pour le titre Mondial dans la catégorie intermédiaire a désormais lieu entre deux pilotes, Francesco Bagnaia et Miguel Oliveira, comme nous l’avons surtout vu au Red Bull Ring, lorsqu’ils se sont affrontés dans un intense corps à corps qui a vu « Pecco » gagner. Il ne faut certainement pas sous-évaluer ce que fait Oliveira. Unique pilote portugais présent dans le Mondial, capable avec ses résultats de faire décourir les deux roues à un pays principalement passionné par d’autres sports, le représentant Red Bull KTM Ajo réalise sa meilleure saison en Moto2, la dernière avant de faire ses débuts en MotoGP avec KTM-Tech3.
Miguel Oliveira n’a pas arrêté ces derniers jours, étant donné qu’avec son équipe et son coéquipier Brad Binder il a réalisé des tests privés au MotorLand Aragón, partageant la piste avec quelques teams de la catégorie reine. En plus de cela, le pilote d’Almada s’occupe d’une école-championnat (la Oliveira Cup) depuis des années pour favoriser ainsi l’émergence de jeunes talents portugais : l’un d’entre eux est en Supersport 300, tandis qu’un autre fera ses débuts à l’étape de Portimao dans une équipe soutenue directement par le pilote Moto2.
« Je ne suis jamais content d’arriver second lorsque je sais que je peux gagner. Malgré tout je suis content de mon rythme. Je sais que j’ai tout donné, mais de là à être content d’une seconde place ? Non. » Ces quelques mots, déclarés au cours d’une interview à Crash.net durant le GP de Grande-Bretagne, suffisent à montrer le caractère et la hargne en piste de Miguel Oliveira. « Je démarre chaque Grand Prix en ayant la victoire en tête. Au cours du week-end nous travaillons dur pour résoudre tous les problèmes qui peuvent éloigner cet objectif, jusqu’à le rendre réaliste. »
Un objectif qui n’est pourtant pas toujours facile à atteindre, surtout lors des qualifications qui ne se terminent pas toujours dans les meilleures conditions. Le pilote portugais a parfois fait d’importantes remontées, même du milieu de la grille, en réussissant cependant toujours à terminer parmi les six premiers sur la ligne d’arrivée (avec deux victoires et cinq autres podiums). « En Moto2, les résultats sont incroyablement serrés » a expliqué Oliveira lui-même dans cette interview. « Un dixième ou une petite erreur peuvent coûter trois lignes sur la grille de départ. Cela peut parfois être frustrant lorsque l’on sait que l’on a un bon rythme. Si l’on est régulier mais que d’autres parviennent à réaliser juste un bon tour, on se retrouve à partir loin. »
Mais quelle est la différence la plus importante ? « Je pense que cela est plus dans la tête que dans la moto. Il n’y a pas de grandes différences au niveau du matériel (par exemple, entre la rigidité du cadre en acier et celle du cadre en aluminium), mais cela dépend de comment ils sont utilisés. Pour moi, ce sont les pneus et les suspensions qui sont les plus importants. » L’entente avec l’équipe n’est pas à négliger. Le lien avec KTM est toujours plus important, comme le montre les débuts d’Oliveira l’an prochain sur une moto de la marque autrichienne, bientôt unie au team Tech 3. « Ils s’entourent de personnes compétentes et progressent constamment. L’objectif est toujours de remporter la victoire. »
« Je mentirais si je disais que je ne pense pas au Championnat, mais seulement en fin de journée, pas en piste. C’est bien sûr une motivation en plus, mais je ne me mets aucune pression. Je pense à une course à la fois, et l’unique aspect à prendre en compte est de ne pas chercher à faire une manœuvre stupide ou qui pourrait mener à une chute, en essayant toujours de marquer le plus de points possible. » Quant à son avenir dans la catégorie reine : « J’ai essayé la RC16 l’an dernier à Aragón, un cadeau de l’équipe, mais nous penserons à 2019 seulement à la fin de la saison. Je travaillerai avec Guy Coulon et tout le team actuel de Zarco : travailler avec ces personnes va m’aider à apprendre plus rapidement. »
Un présent et un possible avenir qui se divisent cependant déjà entre les motos et les études de dentiste : deux jobs complètement différents, mais qu’Oliveira est déterminé à conserver. « Pour l’instant c’est difficile de cumuler les deux, mais chaque fois que je rentre chez moi, je pratique. Il ne s’agit pas d’un « plan B » : je m’implique toujours dans les courses, mais j’aime aussi cette activité. »
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Auteur : Diana Tamantini