Avec cinq podiums dont sa première victoire, Luca Marini avait terminé 2018 en haut du classement et s’était imposé comme l’un des hommes forts du Moto2. Naturellement favori pour le titre en 2019, il ne s’est finalement pas adapté aussi rapidement que prévu à tous les changements effectués dans la catégorie, en plus d’avoir été longtemps gêné par une opération à l’épaule. Mais à l’image de sa saison précédente, l’Italien a su progresser et revenir en force pour terminer la saison en sixième position du Championnat avec le team Sky VR46, de quoi de nouveau viser de belles choses en 2020.
Comment résumerais-tu ta
saison ?
« C’est une saison durant laquelle des choses ont changé, au niveau
technique principalement. Nous savions que cela ne serait pas
simple car je m’étais fait opérer de l’épaule durant la pause
hivernale. Nous étions un peu en retard en début d’année par
rapport au travail qu’il y avait à faire, et puis nous avons
récupéré lorsque j’ai commencé à me sentir mieux, je parvenais à
bien piloter la moto, je me sentais rapide. »
« L’objectif était évidemment d’apprendre des choses et de
continuer à mûrir en tant que pilote. Je pense y être parvenu et
j’en suis donc satisfait. Il y a eu un peu trop de hauts et de bas
à mon goût dans mes résultats, mais comme un peu tous les pilotes
au final, sauf Márquez. Il est parvenu à être régulier et c’est
juste que lui et son équipe aient remporté le titre, ils ont
réalisé de l’excellent travail. Il nous a manqué un petit quelque
chose de notre côté, mais nous savons sur quoi travailler et nous
allons essayer d’être plus prêts pour l’an prochain. »
Quel a été le meilleur
moment de 2019 ?
« Il est évident que je ne peux pas ne pas citer mes deux victoires
consécutives en Thaïlande et au Japon car je me sentais très bien
avec la moto, j’étais en grande forme physique et je m’amusais en
pilotant. Mais je dois dire que ma deuxième place au Mugello a
aussi été très belle. Cela a été une super course qui m’a beaucoup
plu. »
Qu’as-tu ressenti lors de
ces deux victoires ? Tu arrivais d’une première partie de saison
compliquée…
« Cela a été super, je regrette juste que cela soit arrivé un peu
tard dans l’année, j’aurais aimé réussir à me battre ou à décrocher
une victoire plus tôt. Je savais que j’en étais capable, je me
connais en tant que pilote et mon équipe a toujours très bien
travaillé, mais il nous a manqué un petit quelque chose pour y
parvenir plus tôt. Quand c’est enfin arrivé, j’étais très content.
»
Et, au contraire, quel a été
le moment le plus difficile ?
« Le Mans, car il y avait quelque chose qui n’allait pas sur la
moto, sur un châssis que nous avions, et nous n’avons pas vraiment
compris ce qu’il s’est passé. Cela a été un week-end désastreux,
nous ne sommes jamais parvenus à régler correctement la moto, et
puis nous avons eu des tests ensuite, juste avant le Mugello, nous
avons pu changer des choses et tout est rentré dans l’ordre. »
Qu’as-tu appris cette année,
avec tous les changements opérés dans la catégorie ?
« La méthode de travail a évidemment changé, car il y a plus de
travail à réaliser dans le box au niveau de l’électronique, car
cela a énormément changé par rapport à l’an dernier, et l’an
prochain le travail sera encore plus important. J’ai appris à gérer
cette électronique, à gérer les pneus, à changer un peu de style de
pilotage. Je dois encore travailler sur ce point car j’aimerais
encore perfectionner certaines choses, mais les tests vont me
permettre de le faire. »
Penses-tu que ces
changements t’ont aidé à devenir plus fort ?
« Si tout était resté comme l’an dernier, cela aurait été mieux
pour les pilotes qui connaissaient bien la catégorie comme moi, car
j’avais très bien terminé la saison, j’étais en progression et nous
avions trouvé une excellente base de réglages. J’aurais pu être
rapide dès le début de l’année, mais finalement nous avons dû
repartir un peu de zéro, comme tout le monde. Nous n’avons pas
toujours fait les bons choix dans le box et nous n’avons pas
toujours été prêts, mais au final ces changements m’ont plu car le
moteur est incroyable, la vitesse est excellente et la moto se
pilote très bien. Pour moi l’année prochaine sera encore plus
belle. »
Qu’est-ce que tu dirais au
Luca du début de saison ?
« De travailler tout de suite bien, dès les tests, et d’arriver
encore plus en forme au niveau de l’épaule, d’en faire un peu plus,
même si j’en avais déjà fait beaucoup et que je ne voyais pas
comment arriver plus prêt physiquement. Je me donnerais quelques
conseils sur la façon de régler la moto, de piloter, des choses qui
m’auraient aidé en début d’année. »
Comment vois-tu 2020 ? Quels
objectifs vises-tu ?
« Je vois que cette catégorie est de plus en plus dure, et le
niveau sera très élevé car très peu de pilotes partent en MotoGP,
et au contraire certains top pilotes du Moto3 arrivent. Il y a
énormément de pilotes rapides, cela sera une belle catégorie, très
compétitive. Nous devrons essayer de bien travailler dans le box,
durant les tests, d’être tout de suite au point et d’être un peu
plus réguliers durant l’année, sans autant de hauts et de bas.
»