De tous les pilotes, Luca Marini est peut-être celui qui est le plus impatient de retrouver la piste. Et pour cause, c’est un pilote de Moto2 dont le championnat a donc été lancé au Qatar, comme pour les Moto3, mais à la différence du MotoGP, toujours l’arme au pied. Un Grand Prix à Losail qu’il a mené avant que ses pneus ne s’effondrent. Le peloton l’a alors happé et avant le drapeau à damier il a même été victime d’une chute. Au bilan, un résultat blanc alors qu’il s’imaginait gagner… Il lui faut du sang froid pour ne pas ruminer, confiné, cette désillusion. Justement, il serait de glace selon son grand demi-frère Valentino Rossi…
En parlant de son demi-frère Luca Marini, le nonuple Champion du Monde Valentino Rossi avouait l’avoir surnommé le Russe pour se montrer calme et froid en toutes circonstances. Une résilience dont il a besoin à présent, confiné qu’il est dans ses appartements à cause d’un coronavirus qui a changé le monde. Le pilote de la Sky Racing Team explique ainsi son quotidien : « j’essaie de passer les journées de la meilleure façon possible, en faisant des choses pour lesquelles je n’avais pas le temps. Je regarde des séries télévisées et des films, je lis un livre, j’ai mes chiens et ma fiancée avec moi, et je fais la cuisine. Mon meilleur plat ? Je n’en ai pas encore. J’essaie de nouvelles recettes, surtout des desserts. »
De quoi inquiéter sur la prise de poids… Mais l’Italien rassure : « il est impossible de s’entraîner normalement. J’essaie de rester en forme. Même s’il semble que le championnat ne va pas commencer de sitôt, il y aura donc du temps pour se préparer. Il faut absolument que je fasse quelque chose pour garder la forme physique que j’avais en début de saison. Je comprends la nécessité de préserver la santé de chacun maintenant. Ce que nous faisons est juste et j’espère que tout le monde pourra retrouver sa moto et reprendre une vie normale dès que possible. Nous attendrons que le pire soit passé. Je pense que nous nous en sortirons tous très bien lorsque nous recommencerons. Nous serons vraiment enthousiastes. »
« S’il y a beaucoup de courses proches les unes des autres, la constance sera importante et il faudra éviter les petites blessures. Je pense que nous serons capables de le faire, physiquement et mentalement. C’est notre passion. Plus il y aura de courses, plus nous serons heureux. Surtout pour moi, puisque je commencerai avec moins 25 points » ajoute Luca Marini.
Il confirme que cette année 2020 sera une parenthèse mettant les plans de carrière au point mort : « le marché sera plus difficile pour les pilotes Moto2. Les équipes MotoGP devront essayer de reconfirmer leurs pilotes, sans trop risquer, et mon idée est que tout restera plus ou moins stable dans la catégorie reine. Nous aurons moins de temps pour nous montrer. Nous espérons recommencer les courses le plus vite possible. »
Mais ce surnom de Russe donné par son illustre aîné, qu’en est-il ? « L’adjectif convient. Parfois, il reflète la réalité. Je suis froid mais parce que je suis timide » termine Marini.