300 km/h est une valeur symbole qui invite un moteur à entrer dans la cour des grands. La performance est d’autant plus appréciée et reconnue si elle sort d’une cylindrée que l’on qualifiera de moyenne sur le marché. Et elle est aussi soulignée à grands traits lorsque la base de cette vélocité est une mécanique de série. Du coup, pour Triumph, constater que son moteur trois cylindres de 765cc excelle en vitesse de pointe sur les Moto2, c’est un vrai bonheur. Et une bonne affaire en termes d’image.
303,2 km/h à Phillip Island en 2019, 301 km/h au Mugello lors de la même saison, et 299,1 km/h à Losail dès le lancement de la saison au Qatar pour le peloton de Moto2, ce n’est rien de dire que le moteur standard qui fait respirer la catégorie a la santé. Il est d’origine Triumph. C’est un trois cylindres de 765cc, celui-là même qui équipe notamment la Speed Triple 765 RS. Une moto qui pèse 166 kg à vide, qui développe une puissance de 123 ch et tourne jusqu’à 11 750 tr/min. 220 km/h en pointe sont revendiqués.
Alors, comment peut-on atteindre et dépasser les 300 km/h en Moto2 ? Trevor Morris, directeur technique d’ExternPro répond. C’est de là que sont construits et révisés les moteurs sortis des ateliers Technopark MotorLand Aragón : « l’année dernière, nous avons pris les 300 km/h au Mugello avec 301 km/h et à Phillip Island avec 303,2 km/h. Triumph en était très fier. Ils ont également pu le commercialiser, même si la Speed Triple 765 est un roadster, avec un guidon haut et sans carénage. Je ne sais pas à quelle vitesse elle va, mais peu importe, c’était une bonne publicité pour Triumph. »
Morris poursuit : « de toute évidence, de telles vitesses de pointe en Moto2 sont possibles principalement en raison du châssis, de l’électronique et de l’aérodynamique. Pour autant que je sache, le modèle routier est limité à 12 700 tr/min, nos moteurs tournent à 14 000 tr/min. Nous pourrions facilement donner aux moteurs 10 ou 15 ch de puissance en plus, mais les 140 ch actuels sont suffisants et tout le monde en est satisfait. Pour cette raison, nous ne prévoyons pas de nouvelles versions avec l’électronique. Nous ne voulons jamais relâcher le contrôle de traction, les pilotes doivent sentir la moto eux-mêmes lors de l’accélération. »
On rappellera qu’en Championnat du Monde Moto2, le constructeur italien Magneti Marelli a désormais pris le contrôle du contrôle moteur (ECU). Par ailleurs, le constructeur a lancé cette saison le Trophée Triumph Triple #PoweredByTriumph qui se définit ainsi :
- Vitesse de pointe la plus rapide : 7 points pour le(s) coureur(s) le(s) plus rapide(s) en cas d’égalité
- Pole position : 6 points pour le coureur en pole position
- Le tour de course le plus rapide : 5 points pour le(s) coureur(s) le(s) plus rapide(s) en cas d’égalité
Le gagnant, qui sera le pilote qui accumule le plus de points tout au long de la saison, recevra une moto Triumph Street Triple RS, qui est propulsée par le moteur triple de 765 cm3 dont est dérivé le moteur de Moto2.