Le pilote Marc VDS, habitué aux résultats irréguliers, affiche une constance différente cette année qui étonne. Le résultat d’un changement de méthode et d’état d’esprit qu’il a expliqué au site italien GPOne.
Après des années compliquées qui l’ont vu sombrer dans le bas du classement MotoGP puis revenir difficilement en Moto2, Sam Lowes apparaît bien plus serein et détendu cette saison et ses résultats s’en ressentent. Même s’il a manqué les essais hivernaux ainsi que la première course au Qatar en raison d’une blessure, l’Anglais a construit sa saison et montré ses progrès course après course jusqu’à revenir sur le podium après trois longues années loin du top 3.
Dans les quatre premiers à chacune des courses, il a achevé de démontrer sa vitesse à Misano, où il est remonté jusqu’en huitième position après être parti de la voie des stands. Interrogé par GPOne dans un long entretien au sujet de ce changement, Lowes a expliqué avoir entamé un important travail « du point de vue mental et psychologique. » Et d’ajouter : « C’est comme dans la vie de tous les jours, quand on traverse des moments difficiles il faut en chercher la cause et la solution car, si on fait toujours la même chose on obtient toujours les mêmes résultats. Moi je suis dans ce processus, je suis en train d’analyser les zones dans lesquelles je peux progresser et sur lesquelles je peux travailler. Je dirais que cette année je suis plus concentré sur les aspects vraiment importants d’un week-end de course. »
Grâce à l’équipe Marc VDS qu’il a rejoint cette année, il a d’abord modifié son approche des weekends et sa façon d’appréhender les séances d’essais libres. Le but ? Se concentrer à 100% sur la prochaine séance et s’y dédier complètement. « Avant je pensais juste à l’objectif final du dimanche quand, en réalité, il faut avoir fait un million de choses avant pour y parvenir », a-t-il expliqué. « C’est comme au foot : Si on veut gagner à la 90e minute il faut avoir bien attaqué et défendu lors des 89 minutes précédentes. Je sors en FP1 puis nous analysons les données et les résultats. Ensuite nous fixons de nouveaux objectifs pour la séance suivante. Je participe aux FP2 et on répète le processus jusqu’à la course. L’objectif final ne change pas mais la façon de chercher à y parvenir l’est et m’apporte plus de confiance. »
« Je pense avoir été beaucoup aidé par l’équipe qui sait comment organiser le weekend. A présent il ne s’agit plus seulement d’être le plus rapide à chaque séance, le team est plus détendu et je peux seulement penser à piloter la moto et à être rapide. J’ai vraiment confiance en notre façon de travailler et ça se voit dans nos résultats en piste. »
A côté de cela, il lui a fallu canaliser son énergie ainsi que le trop plein de pensées qui l’ont si souvent conduit à commettre des erreurs par le passé afin de parvenir à se concentrer pleinement en course : « Ceux qui me connaissent savent que je suis une personne pleine d’énergie, je parle beaucoup et c’est difficile pour moi de rester tranquille. Sur ça, je n’ai pas changé, mais je fais des exercices de méditation, de respiration et de stretching et je m’entraîne à développer ma capacité à maîtriser mon esprit pour le garder dans un état de tranquillité et me concentrer sur la façon dont je veux qu’il soit. Je travaille pour enseigner à mon cerveau à rester dans un état calme alors qu’il y a des distractions et ça m’a beaucoup aidé cette année. »
« Par exemple, quand il y a eu le drapeau rouge à Misano à cause de la pluie, avant je serais devenu très nerveux, je me serais peut-être déconcentré et j’aurais facilement commis une erreur. Au contraire, j’ai su rester calme, je me suis concentré sur mon travail en course et j’ai fini sur le podium. »
Plus calme et plus sûr de ses capacités, Sam Lowes semble avoir trouvé la clé pour être rapide mais aussi régulier en Grand Prix. « Je pense que la vitesse et l’équipe représentent 70% [des performances]; les 30% restants viennent du mental du pilote », a-t-il déclaré. « Dans mon cas, j’ai été plus nerveux et sous pression ces deux dernières années, je n’étais pas concentré. Et même si la vitesse était là, ça n’allait pas bien du tout. Si tu n’as que les premiers 70%, tu ne réussis pas à aller au bout du résultat. » Et pour le moment, force est de constater qu’il y parvient très bien. Quatrième du championnat, il pourrait viser une place sur le podium final.