Pedro Acosta est une aubaine pour un Moto2 souvent laissé pour compte dans le déroulé des Grands Prix. Et pourtant, c’est officiellement le dernier couloir à prendre avant de se retrouver devant la porte d’entrée du MotoGP. Un accès pris cette saison par Remy Gardner, le Champion du Monde, Raul Fernandez son dauphin, et les challengers Bezzecchi et Di Giannantonio. Mais Pedro Acosta, c’est une autre dimension. Titré dès sa première campagne en Moto3, il se présente en Moto2 encore comme rookie mais bel et bien attendu pour rééditer l’exploit. Ce qui serait historique. Un enjeu qu’il aborde avec une certaine sérénité ce qui lui donne encore un peu plus de dimension…
Et puisque l‘on parle de dimension et de volume, la première métamorphose de Pedro Acosta en intégrant le Moto2 a été celle-là : « j’ai pris cinq kilos de novembre à aujourd’hui. C’était un changement que le corps demandait et dont le corps avait besoin. Il était devenu très grand, mais avait perdu du poids. A la fin de l’année j’ai perdu trois kilos et j’étais à la limite du Moto3. Maintenant je me sens bien, je me sens large, je me sens grand sur la moto ».
Le voilà à 17 ans comme déjà un homme accompli, et c’est tant mieux, car le Moto2 a ses exigences que le protégé de KTM a découvert : « c’est une moto qui roule vraiment, et quand ça bouge, ça bouge vraiment. C’est une moto pour les vrais hommes ».
« Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi comme Pedro Acosta, le champion Moto3. J’aspire à plus »
Et comment compte-t-il se servir de cette moto avec un corps tout neuf ? Il y a le discours officiel, mesuré et humble qui se décline ainsi : « après l’excellent travail que nous avons fait pendant la présaison, nous commençons la campagne avec de bons sentiments et une mentalité positive. Cette année, je connais presque tous les circuits, mais, néanmoins, sur beaucoup d’entre eux, ce sera la première fois que je roule là-bas avec une Moto2, nous devrons donc pousser fort pour apprendre et comprendre le fonctionnement de cette classe. Pour ma première saison en classe intermédiaire, on ne se fixe pas d’objectifs. Mon seul objectif est de m’amuser à chaque Grand Prix et de travailler dur avec l’équipe, afin que nous puissions avancer jour après jour ».
Et puis il y a la sincérité venue d’un entretien sur DAZN relayé par Todocircuito : « il faut savoir de quoi on est capable. Vous êtes le seul à savoir combien vous avez pu travailler l’hiver, ce que vous avez dû laisser derrière vous pour avoir certains objectifs. J‘espère que nous pourrons nous battre pour le titre. Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi comme Pedro Acosta, le champion Moto3. Je veux aspirer à plus. Ce n’est que la première poussée ». Et il ajoute pour bien se faire comprendre : « le Moto2 montre si vous êtes un bon pilote. Ce que j’ai bien compris, c’est que je ne courrai pas pour finir cinquième ».
Pedro Acosta termine en contrecarrant l’idée qu’il pourrait être le futur Marc Marquez : « Marc Márquez il n’y en a qu’un. Je ne suis pas ici pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit ». Et il ne s’enflamme pas en se disant qu’il pourrait bruler les étapes : « pour l’instant, nous sommes concentrés sur cette année, nous verrons ce qui se passera l’année prochaine. L’idée serait d’être en Moto2 l’année prochaine, c’est mon idée ».
