Entre les transferts 2021 particulièrement médiatiques de Fabio Quartararo, Pol Espargaró et Valentino Rossi en MotoGP, et les changements plus polémiques de dernière minute en Moto3, l’arrivée de Joe Roberts dans sa nouvelle structure Moto2, Italtrans, apparaît presque comme « normale ».
Cette normalité est toutefois toute relative, puisque l’on parle du team champion du monde de la catégorie en 2020 et que le profil du pilote américain de Los Angeles sort des sentiers battus. Un petit retour en arrière s’impose donc…
Comme son aîné homonyme célèbre (aucun lien de parenté), Joe
Roberts, né le 16 juin 1997, fait ses premières armes en Flat Track
aux USA. Passé en 2010 par l’ancêtre du MotoAmerica, le USGPRU
(United States Grand Prix Racer’s Union), le Californien y termine
3e en 125cc à l’âge de 13 ans.
Le natif de Malibu débarque ensuite en Red Bull MotoGP Rookies Cup,
où il restera trois saisons. Une victoire à Brno la première année
(12e) et une série de bonnes places la deuxième (9e) lui
permettront de rester pour participer à une troisième saison qu’il
terminera 14e derrière le leader Karel Hanika, Jorge Martin,
Stefano Manzi, Enea Bastianini et Marcos Ramírez.
En 2014, il retourne à plein temps aux États-Unis pour rouler pour le Team Hammer sur une Honda CBR600RR, mais la machine est peu compétitive et les chutes nombreuses.
Il faudra donc attendre 2015 pour que l’Américain renoue avec le succès dans la catégorie Stock 600 au guidon d’une Yamaha R6 du team Wheels in Motion/Motosport.com/Meen…
Il remporte le titre avant la fin du championnat, ce qui lui permet de s’aligner en Supersport à Laguna Seca, la dernière épreuve de la saison. Après avoir dominé les qualifications, il remporte la première course et termine deuxième de la seconde… avant de conclure sa saison par une 3e place dans le Superprestigio à Las Vegas : « tiens, là il y a peut-être quelque chose » !
L’année 2016 le voit concourir en AMA / MotoAmerica Supersport sur une Yamaha R6 : il monte 3 fois sur le podium et obtient 3 pole positions mais est malheureusement contraint de rater plusieurs courses en raison d’une blessure.
En 2017, Roberts revient en Europe pour participer au FIM CEV Moto2 avec le team AGR. Il finira 5e mais, en milieu d’année, en raison de ses bonnes performances sur la Kalex, il est invité par AGR à rejoindre l’équipe du Championnat du Monde Moto2 pour cinq courses et fait des débuts sensationnels à Brno en remontant de la 29e place sur la grille pour terminer 10e dans sa premier course au niveau mondial : « tiens, là il y a peut-être quelque chose »…
En 2018, Joe Roberts fait son arrivée à temps plein en mondial sous les couleurs du RW Racing GP au guidon d’une NTS, mais peine à se hisser dans les points et termine cette première saison complète à la 27e position, soit à peine mieux que lors de la saison précédente avec ses 5 remplacements (30e).
Néanmoins le team American Racing y croit et le recrute pour 2019. L’année s’avère cependant compliquée, en grande partie à cause de la KTM à laquelle « JR » peine à s’adapter, comme le montre sa place finale de 28e.
Retrouvant (enfin) une Kalex en 2020, l’année démarre en fanfare pour le titulaire de l’American Racing Team, avec une qualification en pole position lors de la manche d’ouverture de la saison, devenant ainsi le premier pilote américain à le faire depuis Ben Spies au Grand Prix d’Indianapolis 2010 et le premier en Moto2 depuis Kenny Noyes au Grand Prix de France 2010. Il termine 4e au Qatar mais la saison passée le voit faire d’autres belles performances, comme à Brno où, après une nouvelle pole position, il monte sur la troisième marche du podium, devenant le premier pilote américain sur le podium depuis Ben Spies au Grand Prix de la Communauté valencienne en 2011. Un résultat qu’il réédite au Mans et améliore à Valence, 2e du Grand Prix d’Europe, lui permettant de conclure le championnat en 7e position.
A 23 ans, à nouveau au guidon d’une Kalex aux côtés de Lorenzo Dalla Porta, 2021 reste à écrire dans le team Italtrans, tenant du titre avec Enea Bastianini…
Hey, Joe
Where you gonna run to now?