Après quatre saisons passées en Moto3, le Français Jules Danilo débute cette année en Moto2 au sein du SAG Racing Team. Présent lors de la conférence de présentation du Grand Prix de France, il est revenu pour nous sur sa première course au Qatar et nous a confié ses objectifs pour cette première saison dans la catégorie intermédiaire.
Quel était ton état d’esprit en arrivant au Qatar ?
« Je suis arrivé sans vraiment d’objectif précis car les tests de pré-saison ont été particuliers. Le premier test a été catastrophique à cause de la météo, puis à l’inverse le second a été plutôt bon, on a bien progressé et on voulait continuer dans cette direction. Seulement quand on est arrivés à Jerez pour le dernier test on n’a eu qu’une seule journée sur le sec tellement il a plu, et en plus on a eu des problèmes avec les pneus donc on a dû faire évoluer le réglage. Autant lors du dernier test j’avais eu de bonnes sensations avec la moto, autant là on était vraiment perdus. Tout ça a fait que je ne suis pas arrivé au Qatar très bien préparé et je ne savais vraiment pas quelles sensations j’allais avoir sur la moto. »
Comment s’est passé ton week-end ?
« L’objectif était de progresser à chaque séance. Il y a eu des hauts et des bas, surtout avec les pneus car parfois il n’y avait aucun grip et c’était assez bizarre. Au final c’est sûr que le résultat n’est pas bon (Jules a terminé 27ème) mais j’ai réussi à faire les vingt tours de manière constante, toujours dans la même seconde. Ça a permis de donner beaucoup d’informations à l’équipe et aussi d’identifier mon point faible : les courbes rapides. Il faut que je travaille là-dessus mais c’est encourageant. J’ai vraiment hâte d’être en Argentine pour continuer à progresser. »
A présent que quelques jours sont passés depuis la course, qu’en retiens-tu ?
« En passant en Moto2 je savais que ça n’allait pas être facile, mais j’aimerais vraiment être dans le groupe car c’est tellement serré que la majorité des pilotes se trouve entre la douzième et la vingt-cinquième place. L’objectif c’est clairement d’être là. En fin de course j’ai terminé à vingt-cinq secondes de ce groupe, ce qui fait à peu près une seconde au tour. Ça paraît beaucoup mais en épluchant les feuilles de temps je me rends compte que même si je pêche dans les courbes rapides il y a aussi du bon car dans certains secteurs je ne prends qu’un dixième au tour. Je sais où améliorer pour me rapprocher du groupe. »
Tu dirais que le fait d’être débutant retire ou au contraire ajoute de la pression ?
« Je pense que la pression vient quand on est bien placé car, forcément, on veut faire un bon résultat. Là je suis arrivé au Qatar sans savoir à quoi m’attendre au vu des tests. J’essaye de tout simplement sortir en piste, donner le meilleur de moi-même et comprendre de mieux en mieux comment piloter cette moto. »
Quelle différence t’a le plus frappé entre le Moto3 et le Moto2 ? Est-ce le poids de la moto, comme beaucoup de pilotes ?
« Oui, c’est vraiment le poids de la moto. On ne ressent pas vraiment de différence au niveau de la vitesse car au final il n’y a que 30 ou 40 km/h d’écart. En revanche la différence de poids est vraiment notable, surtout sur les circuits comme Jerez ou Valence où on a effectué les tests car ils sont petits et on sent vraiment qu’il y a beaucoup plus de poids à emmener dans les changements de direction. Je pense d’ailleurs avoir bien progressé sur les freins, même si je dois être plus agressif. »
En arrivant à Valence en fin de saison, qu’est-ce que tu aimerais avoir accompli ?
« Dans un premier temps c’est vraiment d’atteindre le groupe devant moi, et ensuite l’objectif est de marquer des points quand je le peux. Pour l’instant les points sont à vingt-cinq secondes donc il faut que j’arrive à combler cet écart. Je pense que c’est possible. Il y a une grande partie qui repose sur moi, mais l’équipe peut aussi m’aider. Si j’y arrive, ce sera déjà bien pour une première année. »