Le destin du label Tech3 en Grand Prix semble comme voué à former les champions de demain que s’arrachent ensuite les autres écuries. En quelques années, Hervé Poncharal a ainsi vu passer Bradley Smith et Cal Crutchlow qu’il a véritablement révélés, Andrea Dovizioso qu’il a remis sur les rails, Pol Espargaró dont se délecte aujourd’hui KTM tandis que Marcel Schrotter est parti retrouver ses compatriotes d’Intact qui viennent de prendre Xavier Vierge au team manager français. Un dernier départ qui a fait mal au patron tricolore qui se penche aujourd’hui sur la suite du programme Mistral 610…
Une évaluation qu’il fera durant ce qui est la dernière année avec le moteur quatre cylindres 600 Honda. En 2019, la catégorie passera au trois cylindres 765cc Triumph, une échéance qu’Hervé Poncharal n’occulte pas malgré ses interrogations sur Speedweek : « nous travaillons déjà sur ce projet et nous avons des partenaires. De ce côté-là tout va bien. Mais même si nous nous concentrons sur 2019, je vois ce qui se passe : Suter a failli disparaître, SpeedUp est dans la même situation que moi et même Kalex a perdu des teams. La prochaine véritable grande force de demain en Moto2 sera pour moi KTM ».
Depuis 2010, la Mistral610 n’a remporté qu’une seule victoire avec Yuki Takahashi, à Barcelone. Un autre podium a suivi avec Xavi Vierge au Japon en 2017 et Bradley Smith est le seul pilote qui est passé en MotoGP après une période sur la machine française : « je pense qu’en 2018, on peut faire aussi bien qu’en 2017. Nous étions dans le top 8. J’ai engagé Bo Bendsneyder qui s’est montré prometteur lors des premiers tests et j’espère que Remy Gardner aura la maturité d’un Xavi Vierge ».
Un dernier pilote dont le départ a fait mal : « que Marcel Schrotter parte retrouver ses compatriotes, je peux le comprendre, mais lorsque Xavi Vierge m’a dit qu’il nous quittait pour la même écurie j’ai été très déçu. C’est une grosse perte. C’est aussi à partir de là que j’ai commencé à me poser la question sur la présence de notre châssis en Moto2. Vous trouvez un jeune talent, vous le formez et quand les premiers résultats arrivent, que vous pouvez avoir le retour de votre investissement, il vous quitte. Et vous n’avez plus qu’à recommencer. Au final quel intérêt ? Et aucun pilote de pointe ne vous contacte pour venir chez vous et ça pose aussi question. Je déciderai de la suite du programme durant cette saison même si on travaille déjà sur la moto pour le moteur Triumph. En ce moment nous faisons tout notre possible pour tester la Mistral Triumph en mai ou juin pour la première fois sur le circuit. C’est notre objectif ».
Tech3 et la catégorie intermédiaire des Grands Prix, c’est aussi un partenariat avec Yamaha en 250cc qui a amené un titre mondial en 2000 avec Olivier Jacque. Un rapprochement que la physionomie du Moto2 interdit bien que KTM finira bien par chercher un solide team satellite en MotoGP au moment où la question de l’avenir de Valentino Rossi comme team manger du label VR46 se posera chez Yamaha. Et on n’oubliera pas que KTM s’est déjà déclaré intéressé par Johann Zarco, actuel pilote Tech3…